Un conservatoire des avions de l’armée de l’Air et de l’Espace…
Canopée, c’est pour… Conservatoire d’Aéronefs Non Opérationnels Préservés Et Exposés !
C’est un musée implanté sur l’ancienne base aérienne BA279 « Lieutenant Beau » à Châteaudun. Lorsque cette base était active, elle comptait entre autres un service travaillant
à la remise en état rapide d’appareils endommagés au combat pour réaliser un simple convoyage par les airs jusqu’à l’atelier. La base a servi aussi de « cimetière » pour tous les aéronefs retirés du service avant leur déconstruction.
Aussi, ayant ainsi accueilli sur ses parkings la quasi-totalité des types d’aéronefs en service dans l’armée de l’Air et de l’Espace depuis la Libération, il était logique que le site participe à la sauvegarde du patrimoine aéronautique. L’idée a vu le jour en 2004 avec des militaires d’active rassemblant des appareils exposés en « pots de fleurs », réformés ou destinés au ferrailleur. Un hangar sera mis à disposition pour ce premier début de collection sous le nom de Canopée. Ce conservatoire est officiellement inauguré en mai 2006.
Une association des Amis de Canopée a été créée. Bénévoles civils et militaires vont poursuivre le travail jusqu’à ce jour, complétant la collection, restaurant divers matériels, préservant matériel et hangars avant une présentation de l’ensemble au public. L’exposition
se décline dans un immense hangar à l’architecture métallique qui mérite déjà le détour.
Au fil de la promenade, on retrouve la chronologie de l’industrie militaire française, avec l’évolution technique au fil du temps. L’an passé, Canopée a fêté ses 20 ans d’existence.
Côté avions, c’est avant tout la chronologie des avions Dassault qui est déroulée, depuis les MD-450 Ouragan, MD-454 Mystère IV, Super Mystère B2 jusqu’aux Mirage 2000 en passant par toute la gamme des Mirage III (B, B2, C, RD, E, 5F), IVA, F-1 (C, CT) sans oublier le Jaguar (A et E) mais aussi les Mirage 2000 (B, C et N). Certains appareils sont en plusieurs exemplaires, avec des livrées différentes. Il ne manque que le Rafale, sachant qu’un Alpha Jet E se trouve dans les ateliers, en attente de ses voilures.
Dans cette vitrine du constructeur français se sont glissés quelques appareils américains, comme un Republic F-84F Thunderstreak et un Lockheed T-33A T-Bird ou encore un Vautour 2N produit par la SNCASO. En cours de remise en état figure un Nord 2501 Noratlas. Quelques hélicoptères complètent l’exposition avec Alouette II Astazou, SA-319 Alouette III et Aérospatiale AS-355F Écureuil.
Les avions-écoles, d’entraînement et de liaison sont mis à l’honneur avec notamment Cap-10B, Fouga CM-170 Magister, Socata TB-30 Epsilon, Embraer EMB-312 Tucano, Morane-Saulnier MS-760 Paris, Nord N-262A Frégate, Max Holste MH-1521M Broussard, DHC-6 Twin Otter sans oublier la cellule stockée d’un Dassault MD-312 Flamant. Les planeurs ne sont pas oubliés avec un Pilatus PB-4 tandis qu’un Wassmer Wa-30 Bijave est stocké. À signaler, un Mystère 20P à l’usage particulier, avec son cockpit en place droite modifié pour simuler celui d’un Mirage IV, l’opérateur systèmes étant à l’arrière de la cabine pour ainsi diminuer les coûts d’entraînement des équipages pouvant se relayer à bord lors d’un même vol.
La collection ne se limite pas aux aéronefs, on peut y découvrir différents moteurs à pistons comme les Hercules (Noratlas) ou Renault 12S (Flamant), la turbine Rolls-Royce Tyne 22 (Transall) ou des réacteurs Turboméca Marboré VI (Fouga Magister), Allison J33 (T-33), Hispano-Suiza Nene (Ouragan), Atar 101 (Vautour, SMB2), Atar 9B (Mirage IIIC), Pratt & Whitney J-57 (Boeing C-135F), Atar 9K50 (Mirage F-1).
Entre les appareils, sont disposés ici ou là des matériels divers : baie de préparation de mission, consoles de salle d’approche, consoles radar, tracteur de piste Tracma, groupe électrogène, compresseur, citerne d’oxygène liquide, banc hydraulique, mallettes de mesures techniques mais aussi des canons, munitions, missiles, radars, sièges éjectables, réservoirs largables…
Dehors, il reste encore deux Transall à découvrir, un C-160 NG et un C-160G Gabriel encore bardé de ses multiples antennes et dont la visite est possible, permettant de découvrir le cockpit et les nombreux postes des opérateurs travaillant dans le domaine du renseignement électromagnétique, appareil encore actif en 2022. Au total, de 1h30 à 2h00 seront nécessaires pour faire le tour de la question, y compris la visite du cockpit d’un Jaguar…
Après autorisation obtenue en ligne auprès du gestionnaire de la plateforme, il est possible
de venir à Canopée par la voie des airs, l’occasion d’une sortie d’aéro-club, pour découvrir
la collection Canopée mais aussi l’ambiance des bases militaires avec leurs hangars dont certains remontent à la Seconde Guerre mondiale, l’ancienne tour de contrôle…
Photos © F. Besse / aeroVFR.com
– Canopée, entrée par la porte de l’ancienne base aérienne, au 2, Route d’Orléans, 28200 Châteaudun. Visites libres le samedi après-midi (14 à 18h00). Visites guidées sur réservation. https://canopeechateaudun.fr