Quand le service Facturation d’Aéroport du Grand Ouest (AGO) disjoncte…
La société concessionnaire Aéroport du Grand Ouest (AGO) – filiale à 85% du groupe Vinci avec la CCI de Nantes et de Saint-Nazaire pour 10% et 5% pour l’Entreprise de Travaux Publics de l’Ouest ou ETPO-CIFE – exploite les aéroports de Nantes-Atlantique (LFRS) et Saint-Nazaire-Montoir (LFRZ) – avec une concession d’exploitation active depuis le 1er janvier 2011
et pour 55 ans.
Avec une vingtaine de compagnies régulières proposant plus de 80 destinations directes
ainsi que la connexion aux principaux hubs internationaux, l’aéroport de Nantes-Atlantique assure sans doute une bonne rente au concessionnaire, à laquelle peuvent s’ajouter quelques « redevances aéroportuaires » pour l’aviation générale.
Mais le problème est que ces derniers mois, le service Facturation d’AGO a connu une série
de bugs à répétition. Le premier a été un certain « retard à l’allumage » qui augure mal
d’une gestion méthodique car des aéro-clubs ont reçu début 2025 des factures pour des mouvements remontant au premier semestre… 2024, avec subitement des factures s’élevant à plusieurs centaines d’euros qu’il aurait été plus logique de faire régler dans les temps plutôt que de faire un rappel global soudain, forçant les bénévoles des associations à replonger dans les carnets de route pour retrouver neuf mois plus tard le pilote à qui imputer ces taxes.
À moins que ce soit pour éviter cette recherche en espérant un règlement global par le club sans recherche au préalable, en considérant que le gestionnaire d’un gros aéroport ne peut pas se tromper ! Ce serait là assurément une erreur car des vérifications faites ici ou là
dans les clubs ont révélé des erreurs avec, par exemple, des touchés-décollés facturés au prix d’atterrissages complets. Là où l’erreur peut exister, être prouvée et corrigée, force est de constater que des retours du terrain montrent que le service Facturation d’AGO n’accepte pas de reconnaître ses erreurs malgré traces GPS et carnets de route à l’appui. Si quelques erreurs ont pu être ponctuellement régularisées, c’est au prix de multiples échanges de mails ou d’appels téléphoniques, comme si l’on voulait « fatiguer » les utilisateurs de l’aviation générale. Et il reste encore de nombreuses erreurs en suspens non traitées à ce jour. Gestion « moderne » d’un groupe industriel…
Il apparait que le service facturation n’a aucune culture aéronautique, ne sachant pas faire
la différence entre un touché, un complet voire un simple transit par la verticale ! Or, il y aurait 75% de réduction sur la redevance Atterrissage s’il s’agit d’une remise de gaz ou d’un touché-décollé. Seuls seraient pris en compte les « strips » rédigés par les contrôleurs et si le strip n’est pas explicite, la solution retenue est d’imputer un atterrissage complet… Or, à Nantes-Atlantique, pour limiter les mouvements Aviation générale, il est impossible de réaliser un atterrissage complet sans demande préalable d’un service de handling.
Il faut aller à la page 8 de la fiche VAC, en Divers, pour noter effectivement que « pour des raisons de sûreté, l’assistance est obligatoire pour tous les vols commerciaux et l’aviation générale non basée. Il est impératif de prendre contact avec un assistant aéroportuaire avant le départ de l’aéroport d’origine ». Il faut de plus plonger dans l’AIP pour noter que le PPR est de 48h00, non mentionné sur la VAC – pourquoi faire simple… Donc si AGO faisait un petit effort, la réalité des atterrissages complets serait pourtant simple à tracer avec les demandes d’assistance…
Le strip peut indiquer une heure d’arrivée, qui peut être le premier contact radio donc avant même d’entrer dans la CTR (« 5 minutes au moins avant l’arrivée aux points d’entrées » précise la fiche VAC), et une heure de départ, qui peut à nouveau être le dernier contact avec le contrôle, donc en sortie de CTR, mais sans qu’un atterrissage ait été mené entre ces deux horaires, sauf si vous mettez le service Facturation d’AGO dans l’équation. Car si la durée entre les deux horaires mentionnés sur le strip leur semble longue – sans prendre en compte la vitesse propre de l’engin concerné ou des 360° de retardement demandés par le contrôle
– certains « comptables » en déduisent qu’un atterrissage a eu lieu entre les deux, et vas-y pour une facturation !
Ainsi, un transit verticale à 1.500 ft, à 90° de l’axe de piste et datant de juillet 2024 (image
ci-dessous), a engendré une facturation d’atterrissage sur la base du strip indiquant… « Verticale » ! Nantes-Atlantique est ainsi devenu le premier aéroport français à facturer un transit VFR sur un itinéraire publié ! Cocorico… À croire que le service Facturation n’a aucune notion que l’on demanderait à tout élève LAPL, imaginant peut-être qu’un passage verticale bloque toute la circulation de l’aéroport et donc qu’il faut « taxer ». L’écoute des bandes permettrait de lever tout doute, si elles n’ont pas été effacées après 9 ou 12 mois, mais encore faudrait-il qu’AGO en fasse la demande. C’est plus simple de refuser toute réclamation.
Bref, si vous recevez une facture d’AGO, aéro-clubs ou propriétaires privés, vous avez tout intérêt à bien éplucher le descriptif et de garder vos traces GPS pour attester de votre bonne foi. En espérant que les contrôleurs de Nantes vont lire cet article et s’appliquer pour remplir dorénavant leurs strips ! On n’imagine mal en effet qu’ils puissent se rappeler un an plus tard si tel ou tel appareil a fait un touché, un complet ou une remise de gaz. Car chez AGO, la base de la facturation, c’est le « strip » même si on n’y comprend pas la terminologie employée et que l’on refuse des preuves comme les traces GPS ou des extraits de carnet de route – dont aeroVFR a eu des copies. Que de temps et d’énergie perdue avec un service Facturation « droit dans ses bottes ». Cela aurait pu être un sujet à aborder lors des forums VFR prévus début 2025 par la DSNA mais finalement annulés…
Alors que l’on évoque dans les DSAC la sécurité des vols et la capacité de tout pilote à pouvoir se dérouter, ne pas utiliser Nantes-Atlantique durant une formation serait dommageable, avec une plate-forme accessible même de nuit. Faudrait-il encore que le gestionnaire applique une tarification sur la base de faits réels et non pas d’interprétations allant toujours dans le même sens sur la simple base de « strips » incomplets ou incompris. Et le degré zéro de la transparence serait évidemment de pouvoir trouver les tarifs applicables à l’aviation générale sur le site d’Aéroport Grand Ouest (AGO), tarification que nous ne sommes pas parvenus à atteindre malgré des recherches poussées… ♦♦♦