Un biplace motorisé Rotax 912S…
« Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » est un essai d’Alain Peyrefitte paru en 1973, complétée d’une « suite » en 1996 intitulée « La Chine s’est éveillée ». En aviation générale,
de nos jours, c’est encore l’entre-deux. La Chine s’est éveillée dans ce domaine, en faisant l’acquisition de sociétés aéronautiques bien implantées sur ce marché comme Cirrus Aircraft (SR20 et 22, SF50), Diamond Aircraft (DA40 à 62) ou encore Continental Engines…
Elle s’est éveillée avec différents projets d’avions légers – depuis plus d’une dizaine d’années mais sans que cela n’aille au-delà de la photo du prototype ou de quelques exemplaires… –
et le véritable éveil interviendra donc quand la production en série de ces derniers sera réellement lancée et que l’espace aérien sera « ouvert » à cette pratique et non pas limitée à un usage militaire ou seulement à la formation professionnelle.
Les dirigeants chinois ont réitéré leur « détermination à améliorer les institutions et les mécanismes de modernisation des infrastructures, une politique mise en évidence par une résolution adoptée lors du troisième plénum du 20e comité central du Parti communiste chinois. Cette résolution indique que la Chine développera à la fois l’aviation générale et son économie de basse altitude » précise la presse locale (notamment Xinhua).
L’article indique qu’on « estime que la valeur marchande du secteur de l’économie de basse altitude passera d’environ 500 milliards de yuans (69,5 milliards de dollars américains) en 2023 à 2 000 milliards de yuans d’ici 2030 ». La presse locale évoque donc cette effervescence de nouveaux avions conçus en Chine pour « l’économie de basse altitude ». Ces appareils volent dans le ciel chinois. « La Chine est en train d’exploiter de nouvelles opportunités de marché et d’injecter de la vitalité dans l’économie de basse altitude en plein essor du pays » s’enthousiasme le média chinois.
Panorama de quelques machines visant à dépasser le stade du prototype via une série d’articles dont le premier traite de l’AG50…
Le 10 décembre dernier, le groupe industriel sous direction étatique, AVIC (Aviation Industry Corporation of China), a annoncé le premier vol d’un AG50 modifié par rapport au premier prototype. Ce vol est intervenu depuis l’aéroport de Jingmen, dans la province de Hubei. Comme tout premier vol annoncé par le marketing, « l’avion s’est bien comporté, tous les systèmes ont correctement fonctionné ». L’AG50 est alors présenté comme un « avion léger de nouvelle génération » par le principal et plus important constructeur aéronautique du pays.
AVIC précise alors que ce biplace à train tricycle et manche central, à l’architecture désormais figée et conforme à la version de série envisagée, peut rentrer en phase d’essais pour obtenir sa certification. L’appareil a été conçu au sein du Special Vehicle Research Institute d’AVIC, le premier vol du premier prototype remontant à août 2020. Le projet de modification de l’appareil a débuté en février 2023, « suivant une étude de marché et un retour des clients ». Les marchés visés concernent les « aéro-clubs, les sociétés de l’aviation générale, les écoles de pilotes et les pilotes privés ».
Entre le premier et le second prototype, les modifications ont porté sur les empennages horizontaux et verticaux « optimisés pour améliorer les performances opérationnelles. Des feux de navigation ont été ajoutés aux saumons » ainsi qu’un réservoir de voilure à capacité accrue, permettant de passer d’une distance franchissable de 650 km à 1.200 km, selon Liu Chong, directeur technique du programme. Ce dernier dit vouloir « développer un type d’avion abordable pour un plus grand nombre de clients, tant en termes de prix d’achat que de coûts d’exploitation. Cet avion utilise de l’essence ordinaire comme carburant, ce qui le rend plus abordable pour le public ». L’appareil doit faire partie d’une gamme d’avions légers pour les sports aériens, les opérations agricoles et forestières, la formation, les vols privés.
Le 30 décembre, AVIC annonçait que son modèle AG50 Lingyan venait de recevoir le certificat de type (TC) de la Civil Aviation Administration of China (CAAC), alias la DGAC chinoise. Comme un programme d’essais ne se mène pas en 20 jours, il faut sans doute comprendre que le « premier vol » du 10 décembre précédent était celui d’un avion conforme à la série et non pas celui du second prototype… Sur son site internet, AVIC ne mentionne pas l’AG50 mais bien les SR20/22 et le SF50 de Cirrus Aircraft. D’après la presse chinoise, l’AG50 est motorisé par un Rotax 912S de 100 ch – et non pas un Zongshen C100, réplique du moteur autrichien ! – sans que d’autres caractéristiques et performances ne soient mentionnées. Tout au plus une vitesse proche de 200 km/h pour 16 litres de consommation horaire… ♦♦♦