Un phénomène de saison annoncé pour cette fin de semaine.
Pour cette fin de semaine des 6-10 février 2025, Météo France prévoit une goutte froide sur le pays. Cette goutte d’air froid – un phénomène météorologique possible en toutes saisons mais plus souvent au printemps et à l’automne – se crée dans la troposphère, à plus de 5.000 m d’altitude et donc sous des températures négatives (inférieures à -20°C). La goutte froide est une « poche » d’air froid provenant de l’Atlantique Nord et qui s’est détachée de la circulation atmosphérique suite à des déformations du courant jet polaire. Un creux barométrique d’altitude, avec une composante nord-sud, est propice à sa formation.
Cette poche d’air est ainsi « coupée » du reste de la masse d’air froide plus au nord, devenant un « système isolé » de la circulation générale, une dépression « fermée » à tous les niveaux ou un vaste vortex. Elle descend ainsi à nos latitudes, ondulant en fonction des masses
d’air plus chaudes environnantes, d’où la difficulté à anticiper sa trajectoire, les modèles météorologiques ayant des difficultés à prévoir son déplacement.
Cette goutte froid peut atteindre des dimensions allant de 200 à 1.000 km de diamètre, pouvant ainsi couvrir la totalité de la métropole. Ces zones de basse pression sont associées
à de l’air instable, entraînant des conditions mouvementées dans les basses couches avec notamment vent fort (rafales), intempéries diverses (pluie, grésil, grêle, neige). Selon sa taille
et ses paramètres, une goutte froide peut durer de quelques jours à plus d’une semaine.
Elle peut être alors absorbée dans la circulation générale et ainsi disparaître.
Si l’air est instable, la situation est stable (on parle de « blocage météorologique ») et le phénomène peut donc perdurer ou une goutte froide peut en remplacer une autre quelques jours plus tard – d’où souvent des conséquences importantes (pluies diluviennes d’où des inondations, rafales de vent, glissements de terrain). Au printemps et à l’automne, la masse d’air polaire descend plus vers les régions méridionales sous les effets du courant-jet entre 5.000 et 10.000 m d’altitude. Pour déplacer ou faire disparaître le phénomène, il faut des conditions particulières : un flux d’altitude puissant vers le bas pour « disloquer » la poche ou, en son sein, une activité orageuse forte pour « mélanger » la masse d’air dans le plan vertical.
On peut résumer tout ceci par… les conditions météorologiques ne seront pas propices
à la pratique du VFR en cette fin de semaine, ou en regardant la vidéo de Météo France
ci-dessous (1mn42s). ♦♦♦
Documents © Météo France, Nasa (photo de septembre 2023)