Les données de la production Aviation générale selon la GAMA pour l’année 2024.
On est loin du point bas atteint dans les années 1990 avec l’augmentation des polices d’assurance (liability product) des constructeurs votée par les membres du Congrès, dont nombreux faisaient partie de cabinets d’avocats d’affaires. Le total des machines produites dépassait alors de peu le millier (1.497 avions et hélicoptères pour l’année 1994 à titre d’exemple). Ceci avait poussé notamment Cessna Aircraft (ou du moins le groupe industriel possédant le constructeur de Wichita) à cesser toute production d’avions à piston.
La loi a été revue par la suite et les trois « majors » de l’aviation générale américaine donc mondiale (Piper, Cessna et Beechcraft) ont relancé des modèles déjà bien amortis, les améliorant au niveau de la motorisation (injection) et de l’instrumentation (avionique), tout en supprimant les débuts de gamme peu rentables (Cessna 152…). La production de l’aviation générale a recommencé à augmenter petit à petit mais sans jamais retrouver les chiffres mirifiques des années 1970 (plus de 18.000 en 1978…). Un petit creux a été évidemment ressenti avec la période Covid-19 et malgré les problèmes de personnel qualifié et de fiabilité de la chaîne d’approvisionnement, les chiffres n’ont fait depuis qu’augmenter d’année en année : 3.506 aéronefs (avions et hélicoptères) en 2021, 3.745 unités en 2022 et 4.079 l’an passé.
Avec les bons résultats déjà annoncés par Daher Aircraft et Piper Aircraft, on s’attendait donc
à la poursuite de cette augmentation de la production.
Les chiffres dévoilés ce 19 février par la General Aviation Manufacturers Association( GAMA), regroupant l’essentiel des constructeurs dans le monde, montrent effectivement que le mouvement se poursuit. Fidèle à sa tradition, la GAMA a en effet annoncé ce jour les résultats pour l’année 2024 en matière de livraisons d’appareils neufs et de chiffre d’affaires pour l’industrie de l’aviation générale. Comparées aux données de 2023, les statistiques révèlent une augmentation pour quasiment tous les segments de marchés, avec un chiffre d’affaires de 31,2 milliards de dollars, en augmentation de 13,3%, un résultat donc supérieur à 30 milliards comme l’an passé, niveau qui n’avait pas été atteint depuis une décennie, et ce deux années de suite.
Le nombre de livraisons d’aéronefs (avions et hélicoptères) a de nouveau dépassé le nombre de 4.000 unités. Si les discours sont optimistes à partir de ces résultats, des difficultés restent présentes pour 2025, toujours en matière de chaîne d’approvisionnement ou de la transition
de la 100LL vers d’autres carburants mais aussi du côté des taxes d’importation suite aux nouvelles orientations imposées par Trump, même si ce dernier n’a pas été cité par Pete Bunce, président de la GAMA, se contentant de préciser qu’il serait dommage que ces résultats soient limités suite à des décisions politiques qui pourraient avoir des conséquences non prévues pour cette industrie… Tout en ayant envoyé un courrier à l’administration fédérale, avec toutes les associations regroupant les acteurs de l’aviation générales aux Etats-Unis, pour faire notamment évoluer la politique de la FAA.
Pour en revenir aux chiffres 2024 comparés à ceux de 2023, les pistons ont progressé de 4,2% (1.772 unités), les jets de 4,7% (764 unités) alors que les turboprops ont connu une légère baisse de -1,9% avec 626 appareils livrés. Pour les avions (pistons, turboprops et jets), le chiffre d’affaires a atteint les 26,7 milliards de dollars (+14,3%). Côté hélicoptères, les chiffres sont plutôt stables avec 210 hélicoptères à pistons (+1 par rapport à 2023) et 746 hélicoptères
à turbine (+3 unités), pour un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de dollars (+7,6%).
Pour mieux visualiser l’évolution des ventes sur ces dix dernières années (2015-2024), aeroVFR vous propose trois graphiques avec les ventes totales (avions et hélicoptères), les ventes d’avions (pistons, turboprops et jets) et les ventes d’hélicoptères (pistons et turbines).
Aux Etats-Unis, la GAMA met en avant l’impact économique de cette industrie avec 1,3 million d’emplois concernés (directs et indirects) et 339 milliards de dollars de retombées économiques annuelles. ♦♦♦