L’accidentologie des ballons et deux thématiques mises en avant par le BEA.
Depuis 2020, en début d’année, le BEA dresse un bilan thématique de l’accidentologie de l’année passée par type d’aéronefs : hélicoptères, avions légers, planeurs, ballons et ULM.
En 2024, le BEA a publié sept rapports relatifs à des accidents et incidents de ballons à air chaud. Parmi ces rapports, deux sont basés uniquement sur le témoignage du pilote. Quatre de ces événements sont survenus lors de vols commerciaux avec des passagers et les trois autres lors d’une manifestation aérienne. Au total, quatre pilotes et dix passagers ont été blessés, dont six grièvement.
1) Situations indésirables lors de l’atterrissage : « L’ensemble des événements publiés en 2024 sont survenus lors de l’atterrissage, dont deux au cours de son interruption. Cela rappelle la criticité de cette phase de vol, du fait notamment de l’inertie et de la sensibilité des ballons aux conditions aérologiques. De plus, comme rappelé dans les bilans des années précédentes, l’atterrissage peut présenter un caractère parfois sportif dont les passagers n’ont pas conscience. Le contact avec le sol peut s’avérer brutal notamment par vent fort ou lors d’une descente d’urgence avec une vitesse verticale importante. Dans ces conditions, les passagers peuvent être surpris et leur capacité physique peut être dépassée ».
Dans trois accidents, les pilotes avaient identifié en fin de vol des conditions météorologiques défavorables (généralment un renforcement du vent), les contraignant à descendre rapidement ou les limitant dans le choix des sites d’atterrissage. D’où des descentes rapides, des atterrissages durs et/ou la rencontre d’obstacles comme des lignes électriques.
Ces événements rappellent « la difficulté pour un pilote de ballon d’identifier visuellement, à faible hauteur et selon un plan d’approche faible, l’ensemble des obstacles pouvant interférer avec l’atterrissage ou son interruption, et en particulier les lignes électriques moyenne et basse tension qui ne sont pas mentionnées sur toutes les cartes et dont les câbles et les poteaux, peuvent se confondre avec l’environnement, comme la végétation » précise le BEA.
2) Manifestation aérienne : « Trois accidents sont survenus sur trois journées différentes dans le cadre d’une même manifestation aérienne. Les conditions météorologiques étaient globalement instables (vent, précipitations, nuages instables avec turbulence, voire orages) et les périodes d’accalmie rares. Neuf représentations ont été annulées en raison des conditions météorologiques ».
Dans un cas, la « difficulté pour un directeur des vols de décider de l’annulation d’un envol est abordée, en particulier lorsque les conditions météorologiques auxquelles les pilotes risquent d’être confrontés sont difficiles à appréhender. Bien qu’en dernier lieu, le commandant de bord soit responsable de la décision d’entreprendre le vol, l’effet de groupe, ainsi que la volonté de satisfaire les passagers et les spectateurs, intrinsèques à ce type de manifestation aérienne, peuvent influencer cette décision. Ainsi certains pilotes, avec des expériences et des niveaux de compétences variés, peuvent s’exposer à des conditions dépassant potentiellement leurs compétences et engager la sécurité du vol ». ♦♦♦
Photo © BGTA
Un bilan 2024 pour les montgolfières à lire via ce lien avec les accès aux rapports du BEA.