Une obligation à bord pour voler au Royaume Uni à compter du 1er janvier 2025.
Courant 2023 et début 2024, la CAA britannique avait lancé deux enquêtes en ligne pour déterminer les freins à l’acquisition d’un détecteur de monoxyde de carbone au sein de la communauté de l’aviation générale. Ceci faisait suite à plusieurs accidents ayant pour cause le CO – une des causes supposées pour l’accident médiatisé du joueur de football Emiliano Sala disparu avec son pilote au large de Guernsey en janvier 2019 – et à trois années de sensibilisation des pilotes par la CAA sur le sujet.
En 2021, une consultation avait déjà porté sur les pilotes ayant déjà un tel équipement à bord avec une campagne sur trois mois pour relever les expériences vécues. 80% des 630 pilotes n’avaient pas eu d’alerte durant ces trois mois de la campagne. 25 pilotes avaient eu une alerte, dont 22 sur un appareil de plus de 31 ans. Aucune présence de symptômes (maux de tête, état second…) n’avait été indiquée, la majorité des alertes concernant de faibles taux de monoxyde de carbone.
Souhaitant améliorer la sécurité dans ce domaine, en août 2024, la CAA a décidé qu’un détecteur actif de monoxyde de carbone serait obligatoire sur tout appareil à moteur à piston à compter du 1er janvier 2025. Par actif, il faut comprendre un système électronique d’alerte sonore ou visuel, et non pas passif (pastille changeant de couleur…). Si les pilotes sont généralement conscients des dangers liés au CO, ce n’est pas toujours le cas des passagers, notait alors la CAA.
Une directive en date du 30 août dernier a ainsi été diffusée outre-Manche et donc applicable début 2025 pour les appareils à moteurs à pistons à l’exception des :
– monoplaces (la CAA précise que si sa directive est orientée vers la protection des passagers, elle recommande fortement que tous les pilotes volant sur appareils à moteurs à pistons bénéficient d’un détecteur de CO, quel que soit l’équipage à bord…)
– appareils à cockpit (ou cabine) ouvert
– appareils effectuant de la voltige
– appareils avec des motorisations au-dessus ou en arrière de la cabine (hélicoptères, autogires, etc.) à moins que le système de réchauffage cabine soit issu d’un échangeur thermique via les gaz d’échappement ou via un système de combustion
– appareils ayant des motorisations installées sur les ailes.
Étrangement, la CAA indique que si TOUS les occupants d’un appareil détiennent une qualification de pilote (NPPL, LAPL, PPL), alors la présence du détecteur de monoxyde de carbone n’est plus obligatoire ! La CAA précise quand même que cette présence est fortement recommandée… La directive précise par ailleurs qu’elle s’applique aux opérateurs des appareils à moteurs à pistons immatriculés au Royaume Uni ou… immatriculés dans un autre pays mais souhaitant réaliser des vols dans l’espace aérien du Royaume Uni. ♦♦♦
Photo © F. Besse / aeroVFR.com
PS : à compter du 2 avril 2025, pour aller au Royaume Uni, il faudra de plus avoir une Electronic Travel Authorization (ETA), sauf si vous êtes anglais ou irlandais, qu’il s’agisse du pilote ou des passagers, et quel que soit l’âge (bébé compris…). aeroVFR reviendra sur le sujet en mars prochain quand l’application en ligne sera opérationnelle pour faire la démarche contre 10 livres Sterling et un délai de 3 jours minimum.
Articles relatifs au monoxyde de carbone déjà publiés sur aeroVFR :
– Gare au monoxyde de carbone
– Enquête autour du monoxyde de carbone
En téléchargement ci-dessous, la directive de la CAA.
COenGB