Des Zones de sensibilité majeure (ZSM) pour les grands rapaces.
Le sujet a déjà été abordé sur aeroVFR mais des évolutions sont à prendre en compte… Petit rappel. Les ZSM sont des Zones de sensibilité majeure créées pour « assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable d’espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l’objet d’un intérêt particulier ». En font partie les espèces concernées par les Plans nationaux d’actions (PNA) tels que le gypaète barbu et le vautour percnoptère.
L’activité humaine, et notamment l’activité aérienne, peut représenter un dérangement pour ces grands rapaces, d’où la mise en place de ZSM pour favoriser la protection de ces espèces et notamment les sites de reproduction, voire certains dortoirs ou des sites de réintroduction. Ces ZSM sont localisées dans les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées, Massif central, Corse) avec un cycle d’activation variable d’une année à l’autre, fonction du cycle de reproduction des rapaces.
Pour le gypaète barbu, les zones sont activées à partir du 1er novembre de chaque année.
A partir de mars suivant, seuls les sites où des couples reproducteurs ont été observés conservent une ZSM active. Au 15 août, toutes les zones sont désactivées sauf celles des Alpes qui peuvent rester actives jusqu’à fin août.
Si une ZSM est active, il est « recommandé » aux usagers aériens de survoler la zone à plus de 1.000 m au-dessus du point le plus haut de la ZSM pour les survols motorisés et les planeurs. Auparavant, c’était 1.000 m pour les motorisés et 600 m pour les planeurs, voire 300 m si l’on en croit une vidéo (ci-dessous) encore en ligne sur le site du STAC mais qui serait « en cours de correction ». Pour les « autres usagers » (s’agit-il du vol libre ? des parapentistes ?), le STAC indique que « la hauteur de survol et l’étendue de la zone d’évitement sont variables » en renvoyant l’internaute à sa fédération, ce qui n’est pas la communication la plus optimale en la matière…
La charrue étant souvent mise avant les boeufs, pour les nouvelles « recommandations » en matière de hauteur de survol (1.000 m pour les planeurs, ULM et avions), l’ENR5.6 de l’AIP concerné est également « en cours de mise à jour » avec des délais de publication non précisés.
Le téléchargement des cartes, concernant les massifs montagneux impactés, peut se faire à partir de cette page du site du Service technique de l’Aviation civile (STAC). Un fichier en .kml permet de mieux les localiser si besoin. Le calendrier de mise à jour des ZSM est mensuel avec, pour la saison 2024/2025, les dates suivantes : 1er novembre 2024, et en 2025, les 10 mars, 3 avril, 5 mai, 5 juin, 8 juillet, les 18 et 30 août.
On sait qu’avec le réchauffement climatique, les zones de présence de grands rapaces peuvent « remonter » de plus en plus au nord, et que le risque aviaire en règle générale croit depuis plusieurs années, y compris en région de plaine ou le long du littoral. Du fait de leur masse et leur envergure, ces grands rapaces en zone montagneuse représentent une menace pour l’aviation générale et donc un enjeu de sécurité à prendre en compte. Plusieurs accidents – dont certains mortels pour les équipages – avec notamment des vautours dans les Pyrénées, témoignent de ce risque de collision. ♦♦♦
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