Création de la Fédération des Activités Récréatives de l’Ultra Léger Motorisé (FARULM).
Emmenée par Pierre-Emmanuel Leclère, son président, une équipe bénévole de pratiquants de l’ULM a décidé de créer une nouvelle fédération, baptisée Fédération des Activités Récréatives de l’Ultra Léger Motorisé ou FARULM. Cela fait des années – quasiment depuis la disparition de Dominique Méreuze, alors président de la FFPLUM – que des dissensions ont vu le jour au sein du mouvement ulmiste, avec deux tendances s’opposant. L’une est favorable à la poursuite des performances via des machines sophistiquées, à train rentrant, à pas variable, voire à turbine, quitte à repousser les limitations en matière de masse et de puissance, tendance appuyée par les constructeurs en relation avec le prix en forte croissance des machines.
L’autre tendance a pour objectif de revenir à l’esprit des débuts de l’ULM, avec des machines simples (exit la classe 6), de masse limitée (exit les 600 kg pour les biplaces multi-axes limités à 450/472,5 kg), voire en créant une nouvelle classe sans licence pour des monoplaces très légers, dans le sillage de la norme américaine Part 103. C’est sur cet axe que se positionne la FARULM, avec la volonté de « stopper l’inflation réglementaire » et de « lutter contre l’inflation massique », ceci pour « éviter de modifier à terme l’esprit de l’ULM ». Ainsi, « l’intégration d’une masse de 600 kg dans la réglementation française pour les ULM entre en contradiction flagrante avec la réglementation européenne. Déjà en vigueur pour les LSA (Light Sport Aircraft), cette réglementation fixe également la limite à 600 kg. Sans action, il n’y aura qu’un pas avant le mélange des genres » avec « nouvelles contraites et bureaucratie excessive » précise le communiqué de création de cette fédération.
La FARULM compte ainsi faire des propositions réglementaires, notamment pour faciliter l’usage des ULM dits « orphelins », en l’absence de soutien officiel du constructeur d’origine, et aussi de proposer une nouvelle classe d’ULM de moins de 115/130 kg de masse à vide avec une réglementation « allégée » et une formation théorique adaptée pour contribuer à la démocratisation de l’ULM. Sur son site, la FARULM propose jusqu’en mars prochain des webinaires pour exposer son programme et les actions envisagées.
Prévoyant des actions en aide aux clubs et d’affilier ces derniers, souhaitant organiser des rassemblements régionaux et nationaux, rallyes et autres événements thématiques, proposant une licence-assurance via la SAAM (dont le montant sera connu le 1er décembre, à l’ouverture de la souscription en ligne), la FARULM se positionne clairement en tant que fédération du mouvement ulmiste bien qu’elle annonce ne se positionner « aucunement en opposition » avec la FFPLUM, « mais en totale complémentarité ». Promouvant la pratique de l’ULM de façon récréative et défendant l’aspect purement loisir de l’activité, son action se veut hors du cadre de la compétition sportive, mise en oeuvre par la FFPLUM et le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Malgré ce point de différence, les autres activités envisagées par la FARULM via une autre politique (un « retour aux fondamentaux de l’ULM ») que celle de la FFPLUM sont parfaitement concurrentes à celles menées par la FFPLUM – dont l’assemblée générale élective aura lieu ce 14 décembre 2024 sous le contrôle d’une commission de surveillance des opérations électorales – et il est difficile d’imaginer deux fédérations pour une même activité. Le passé dans le domaine de l’aviation générale montre qu’il est également difficile de partir de la feuille blanche et de gagner une « légitimité fédérale », et donc « une écoute », vis-à-vis de la DGAC déjà en relation avec la FFPLUM depuis des décennies, surtout si les stratégies sont divergeantes. ♦♦♦