Une nouvelle revue (évidemment en anglais) pour passionnés d’aéronefs de collection…
Au départ, The Vintage Aviation Echo était un site internet lancé en 2017 avec pour thématique l’aviation de collection. Si le site va perdurer mais sans être désormais alimenté, les initiateurs du projet ont décidé d’aller à l’encontre des modes actuelles, avec le desir de… passer à l’édition sur papier, en créant une revue de plus de 250 pages, mettant en avant pilotes et machines d’avant les années 1960, avec une iconographie de qualité, bien mise en valeur par la maquette laissant la place à l’image, à coups de pleines pages, voire de doubles pages.
La petite équipe derrière ce projet est animée par les frères Marsh, Elliott et Greg et une belle sélection de photographes… Le premier volume est sorti ces dernières semaines avec 11 sujets développés sur 268 pages, en grand format, à un prix modique – la publicité se résume, hors couvertures, à 2 ou 3 pleines pages… Le lancement a été effectué avec plus de 300 pré-achats effectués dans 15 pays et la revue est désormais diffusée via la boutique en ligne. Le tirage reste limité. Selon les retours commerciaux, mais la langue anglaise ouvre des portes à un tel positionnement de « niche », la périodicité sera fixée prochainement, avec sans doute 2 numéros par an, et ce, sans chercher à traiter de l’actualité récente et à venir mais plutôt à présenter la carrière de tel pilote ou collectionneur, ou tel projet de restauration.
Le sommaire du volume 1 comprend notamment :
– Les chasseurs de Curtiss : 45 pages sur la remise en état de vol de cinq Curtiss de la série P-40, de différents modèles, dont les chantiers ont été lancés par Stephen Grey (The Fighter Collection), le tout complété par le point de vue d’un pilote de présentation volant sur ce type d’appareil.
– Spartan 7W Executive : basé à Compiègne, l’un des quatre Spartan Executive hors USA sur la vingtaine encore en état de vol, ce 7W symbolise la technologie développée à la fin des années 1930 pour les « avions d’affaires », avec un Pratt & Whitney R-985 Wasp Junior de 450 ch lui permettant d’atteindre 175 Kt.
– Messerschmitt Bf 109E : ou la remise en état du chasseur de la Luftwaffe après 30 années d’effort, depuis l’épave retrouvée dans la campagne russe près de Mourmansk jusqu’aux premiers vols, du convoyage des éléments après bakchich à la mafia jusqu’à la remise en état du Daimler-Benz DB-601. Plus de 40 pages avec le récit des vols d’essais par Charlie Brown, le pilote ayant le plus d’expérience sur le type de nos jours.
– DH-88 Comet : l’appareil est unique, toujours maintenu en état de vol par la Shuttleworth Collection, à Old Warden. Trois pilotes sont lâchés sur ce bimoteur aux particularités qui sont des défis. Il faut notamment prendre en compte l’aile elliptique sans vrillage, qui peut décrocher d’un coup, dès le décollage si l’avion rebondit sur une bosse, mais aussi le centrage à surveiller avec de multiples réservoirs à l’avant et à l’arrière du fuselage, le tout avec un train fragile… Bref, décollages et atterrissages peuvent être un peu « tendus » comme l’évoque l’un des trois pilotes qualifiés sur ce De Havilland.
– Hispano Buchon : l’appareil est moins « glamour » que le Messerschmitt, avec son Hispano-Suiza en place du Daimler-Benz, mais son usage par l’armée de l’Air espagnole jusqu’aux années 1960 fait qu’on le retrouve plus dans les meetings. Les exemplaires ayant participé au tournage de La Bataille d’Angleterre (1969) ont été acquis par le Texan Connie Edwards et ils sont désormais dispersés et remis en état après le décès du collectionneur américain.
– Blériot XI : la revue ne traite pas que de warbirds… La preuve avec les commentaires sur le comportement en vol d’un Blériot XI par Mikael Carlson, propriétaire d’une version produite sous licence suédoise à l’époque. Avec le gauchissement de l’aile et une puissance installée faible, la gestion de l’énergie fait partie du jeu.
– John Romain : personnalité du monde de la restauration des avions de collection mais aussi des présentations en vol, il a été formé comme mécanicien, cotoyant les propriétaires d’aéronefs de collection à Duxford à la grande époque. Il va ainsi progressivement monter en gamme pour finir par voler sur Spitfire, Corsair, Mustang, Blenheim, Lysander, Messerschmitt 109… et ouvrir un atelier (ARCo) spécialisé dans ce domaine.
– Mark Hanna : disparu aux commandes d’un Buchon, il a marqué le monde de l’aviation de collection, dans le sillage de son père, Ray Hanna, ex-leader des Red Arrows et fondateur de la Old Flying Machines Company (OFMC), une des premières grandes collections implantées à Duxford. Après une carrière de pilote de chasse dans la RAF, sur F-4 Phantom, Mark en deviendra le directeur. Cet article est le premier d’une série de 5 sur ce pilote.
Lecture (en anglais) recommandée. ♦♦♦
– The Vintage Aviation Echo, Volume 1. 268 pages. 18 £. https://www.vaemag.com/