Problème sur la chaîne des commandes de vol…
aeroVFR publie cet été une série d’articles concernant le traitement des urgences. Il s’agit d’une synthèse de différents documents issus d’expériences vécues par des pilotes, de Rex ou de rapports d’incidents et/ou d’accidents diffusés par le BEA. Plusieurs situations d’urgence seront ainsi passées en revue de manière générale ou générique, avec les règles de base.
Il va de soi que les procédures préconisées par le manuel de vol de votre aéronef seront celles à appliquer en priorité.
Un problème de commandes de vol peut intervenir une importante opération de maintenance ou en sortie de chaîne d’assemblage chez un constructeur. Il y a quelques mois, la mésaventure est arrivée à un biplace Elixir dont l’équipage s’est retrouvé lors du vol sans commande de profondeur, dont la chaîne des commandes n’était pas correctement assemblée. Le pilote est parvenu à revenir au sol avec l’aide du compensateur et l’équipage est sain et sauf même si la machine a été endommagée car réussir l’arrondi au seul compensateur n’est pas toujours simple… Un autre incident similaire, concernant un MS-760 Paris, est conté par son pilote via ce lien.
Ce dernier événement montre qu’il ne faut jamais baisser les bras. Si un des axes de rotation autour du centre de gravité est perdu, il reste d’autres commandes pour garder le contrôle de l’appareil et il ne faut pas oublier d’utiliser les effets secondaires des commandes de vol ou du souffle hélicoïdal pour dompter l’engin. Du roulis s’obtient par des rotations en lacet (roulis induit) même s’il y a du déphasage et donc un certain retard dans la trajectoire voulue. Les effets moteur entraînent des variations de trajectoire, le standard étant qu’une mise de gaz entraîne une assiette à cabrer et un départ en roulis à gauche, tandis qu’une réduction de gaz entraîne une assiette à piquer et un départ en roulis à droite. Le compensateur peut intervenir sur l’axe de tangage…
Ces diverses façons de contrôler la trajectoire d’un aéronef après la perte d’une commande de vol ont déjà été traitées ici. Lorsque la constatation est faite que l’avion ne répond plus sur un axe de rotation, après l’instant de sidération, il faut analyser le pourquoi. Si la commande débat bien mais que l’appareil ne répond plus aux actions du pilote, c’est que la chaîne de commande est rompue quelque part. C’est différent si la commande de vol ne bouge plus, étant bloquée. La cause peut en être alors un objet parasite, comme une gourde tombée au sol et empêchant le débattement du manche (le U articulé au centre du fuselage sur les DR par exemple). Ce peut être le pied du copilote, ou un appareil photo, ou encore… Ce peut-être aussi le braquage des volets qui condamne l’usage des ailerons comme ce Rex relatif à un Cessna 172.
Une possible perte de contrôle peut aussi provenir d’un déroulement intempestif d’un compensateur électrique. Une vidéo sur le sujet fait le point sur cette situation. Si la puissance du compensateur en tangage est difficile à contrer, le temps de trouver le breaker pour l’annihiler, une prise d’assiette positive trop marquée peut être contrée par une rotation en roulis imposant à l’appareil de diminuer son assiette comme le révèle ce rapport du BEA relatif à un Falcon 7X. ♦♦♦
Pour aller plus loin : un rapport du BEA sur la perte du contrôle en roulis pour un Cessna 172 suite à un problème de corrosion…
172CorrosionAileron