Panne du circuit anémométrique à gérer par des préaffichages
aeroVFR publie cet été une série d’articles concernant le traitement des urgences. Il s’agit d’une synthèse de différents documents issus d’expériences vécues par des pilotes, de Rex ou de rapports d’incidents et/ou d’accidents diffusés par le BEA. Plusieurs situations d’urgence seront ainsi passées en revue de manière générale ou générique, avec les règles de base.
Il va de soi que les procédures préconisées par le manuel de vol de votre aéronef seront celles à appliquer en priorité.
Comme la panne de volets, elle est pratiquée durant la formation initiale. Elle ne doit pas poser de problème particulier en utilisant les préaffichages habituels qu’il faut connaître. Exemple : en finale sur le plan, avec les pleins volets, la vitesse d’approche sans vent se tient avec 1.700 tr/mn au tachymètre. Si vous perdez l’anémomètre, il suffira d’être sur le plan et avec ce régime pour avoir la bonne vitesse… Vous pouvez rajouter 100 tr/mn si vous voulez une marge de sécurité supplémentaire mais les préaffichages sont fiables.
Attention à ne pas en rajouter trop car « trop de sécurité tue la sécurité » et une vitesse excessive peut entraîner une sortie longitudinale… Une longue finale pour bien stabiliser ses paramètres s’impose. La protection par rapport à la limite basse de l’anémomètre viendra de l’avertisseur de décrochage (si votre appareil en est équipé), du buffeting éventuel de la profondeur, des efforts aux commandes ou du comportement de votre appareil par rapport
à une approche standard avec l’anémomètre opéationnel.
Si une panne d’anémomètre peut survenir en vol (collision aviaire et endommagement du tube Pitôt, intrusion d’un insecte…), cela reste plutôt rare et il est donc surtout nécessaire de vérifier que l’anémomètre est bien actif avant la rotation au décollage, en vérifiant lors de l’accélération initiale que l’instrument fonctionne bien après la vérification de la puissance minimale obtenue au tachymètre après l’application du pleins gaz et l’absence d’alarmes.
La vérification du badin devient ainsi la troisième « porte » validant la possibilité de décoller.
Si ce n’est pas le cas, une accélération-arrêt reste la meilleure solution à appliquer.
Quant à la cause d’un dysfonctionnement de l’anémomètre, il arrive bien souvent – à lire de nombreux Rex – que cela soit dû à la protection du tube Pitôt encore en place, dénotant au passage une visite prévol menée trop hâtivement (syndrome de la précipitation…) ou perturbée par une cause extérieure – l’interruption de tâches étant un facteur généralement contributif
à ce type d’erreur. ♦♦♦