De l’information aéronautique en France, pays qui a la chance de compter la « référence » en la matière…
Edit du 28 juin : le Notam a finalement été publié… C’est bien !
Dans l’esprit, le concept de Notam (Notice to Airmen devenu Notice to Air Missions selon le FAA) n’est pas forcément lié à des restrictions. Il s’agit avant tout d’informer les utilisateurs de l’espace aérien sur un point particulier pouvant affecter leurs opérations. L’essentiel est de faire circuler l’information pour améliorer la sécurité des vols car un pilote averti en vaut deux.
Ainsi, un Rallye de l’Atlantique est prévu du 29 juin au 7 juillet à partir de l’aérodrome de Saint-Pierre d’Oléron avec 45 ULM présents et donc une centaine de mouvements chaque jour, sans compter le trafic local, les vols de découverte, etc. Cela ne coûte rien de l’annoncer ici pour prévenir les usagers d’un trafic différent de celui habituellement connu sur cet aérodrome.
À eux de prendre en considération l’information en amont, donc à la préparation du vol,
et non pas en le découvrant dans le feu de l’action en arrivant dans le secteur. Cela s’appelle l’an-ti-ci-pa-tion, notion que l’on dit importante en aéronautique. Du moins, la DSAC le répète assez souvent…
Un simple Notam lié à l’aérodrome de Saint-Pierre d’Oléron aurait donc suffi, annonçant une forte activité ULM sur la période concernée, sans autre restriction car il serait trop facile à l’administration de déclarer le terrain réservé aux basés et aux aéronefs autorisés, ou toute autre restriction ne simplifiant pas l’activité mais l’interdisant tout simplement. On ne cherche pas de solution, on supprime le problème ! Mais il semble que ce Notam ne verra pas le jour. On nous parle de FH, de TEM, de mitigation des menaces, de pro-activité, de culture de la sécurité… en théorie mais dans la pratique au quotidien, le système en est encore au stade précédent…
Pour cela, il faudrait une démarche pro-active en matière de sécurité des vols et visiblement, côté information aéronautique en France, il ne faut pas trop en demander… sauf aux pilotes à qui l’on rappelle régulièrement de « bien préparer leurs vols » mais à qui on ne donne pas les moyens de le faire correctement, avec par exemple certaines cartes aéronautiques qui sortent avec près d’un mois de retard sur l’application du nouvel espace aérien en avril dernier, ou un accès aux Notam qui disparaît généralement en moyenne plusieurs jours chaque année et quand les Notam reviennent sur le site Sofia-Briefing, c’est au tour des cartes AZBA de partir en vacances… Ou encore des ZIT et ZRT à contournement obligatoire en région parisienne ne bénéficiant d’aucun SUP-AIP pour alerter les pilotes mais d’un simple mail envoyé aux aéro-clubs du secteur ! Quelle misère…
Ces lacunes à répétition depuis des années (déjà évoquées dans un symposium de la DSAC en 2013 sur la préparation des vols et figurant au programme du PSE Horizon 2028) ne semblent pas émouvoir outre mesure les fédérations. Aucun message public de leur part sur le sujet n’a été relevé. Par contre, en bons élèves, elles sont souvent promptes à relayer la première partie du discours officiel (« Les pilotes doivent mieux préparer leurs vols »…) tout en oubliant la seconde partie constituée des difficultés à bien préparer un vol avec des ZIT et ZRT qui fleurissent chaque jour et dont certaines sont perdues dans des listings de Notam de FIR sans fin, ou, quand on les trouve, sont définies par des coordonnées en latitude-longitude, voire un arc de cercle à partir d’un point donné ! Ceci au 21e siècle, celui où il faut minimum 2 mois (en pratique plutôt 3…) pour passer de la feuille blanche à la mise en ligne d’un SUP-AIP avec un extrait de carte explicite ! De qui se moque-t-on ?
On en est (hélas) encore là… ♦♦♦