Un couac de plus autour d’un Notam…
Hier, 24 avril, certains aéro-clubs basés sur l’aérodrome de Nangis ont reçu vers 9h30 un message de la mairie du Grandpuits-Bailly-Carrois, exploitant de la plate-forme, leur expliquant que la piste en dur allait être fermée le jour même de 14 à 19h00 locales. Ainsi l’aérodrome allait être fermé à ces horaires puisque la piste en herbe, bien que figurant sur la fiche VAC, est fermée depuis des années par Notam répétitif. La raison, un exercice de la gendarmerie… Au même moment, des ateliers, implantés sur l’aérodrome, n’ont pas été informés.
Le Notam de fermeture de la piste en dur est sorti peu après l’information aux clubs basés, soit environ 4 heures seulement avant l’heure effective de fermeture, alors que l’exercice d’hélitreuillage de la gendarmerie avec des EC-145 était planifié depuis au moins 10 jours. Il semble que le gestionnaire de la plateforme ait oublié de déposer le Notam en temps et en heure (seul le maire, alors en vacances, serait habilité à déposer les Notam !), mais le bénéficiaire du Notam étant la gendarmerie, au détriment des usagers de la plateforme prévenus in extremis, il aurait été bon de suivre la publication du Notam et la veille, par nécessité, de passer par le SIA pour le déposer. Ce 25 avril, plus de Notam, la poussière a été mise sous le tapis jusqu’au prochain couac…
Ainsi, hier, des pilotes ont correctement préparé leur vol entre 8 et 9h00 locales avant de décoller de terrains extérieurs pour rejoindre Nangis. L’un venait de l’ouest de la France avec escale à la pompe avant de repartir dans l’est du pays. Il est arrivé à Nangis peu avant la fermeture, n’ayant pas pu consulter le Notam avant son décollage. L’autre appareil venait d’un pays de l’Est, parti donc plusieurs heures avant la dépose du Notam. Il est arrivé durant l’activation de ce dernier. Le système D à la française a permis de lui trouver un créneau entre deux exercices d’hélitreuillage mais est-ce sérieux ?
Au 21e siècle, on en est encore là au niveau de l’information aéronautique en France. Canal + a arrêté l’émission mais les guignols de l’information sont toujours là ! La DSAC insiste sur une bonne préparation des vols auprès des pilotes mais les moyens adéquats ne sont pas mis à leur disposition. Le système permet ainsi de mettre en infraction un pilote qui a pourtant correctement préparé son vol. Les fédérations aéronautiques ne semblent pas concernées par cet état de fait qui perdure. Le Plan de sécurité de l’Etat (PSE) évoque l’amélioration de l’information aéronautique parmi ses objectifs ! Il ne reste plus que la dérision faute d’espoir… ♦♦♦