Deux vidéos pédagogiques pour mieux gérer son propre risque en vol.
Michel Allenou, instructeur planeur et formateur d’instructeurs planeur au Centre de vol à voile de Montpellier (CVVM), au Pic-Saint-Loup, s’est par son rôle de formateur classiquement intéressé depuis des années aux facteurs humains dans l’accidentologie. Comme d’autres instructeurs, il a vu l’arrivée et la diffusion ces dernières années de concepts comme la formation par les compétences dont les compétences non-techniques, la culture de la sécurité, la gestion des erreurs et des menaces (TEM), les plaques de James Reason…
Mais il souhaitait un modèle plus pratique, plus factuel à utiliser avec ses élèves et pour mieux armer ses instructeurs stagiaires. C’est ainsi qu’il est tombé il y a quelques années sur un modèle de gestion du risque se basant sur des zones de confort, le résultat d’une étude signée Kevin Moloney, alors membre de la commission Sécurité de la British Gliding Association (BGA), et présentée en 2005 lors de conférences sur la sécurité organisées par l’Organisation scientifique et technique du vol à voile (OSTIV) – étude dont on retrouve la trace sur le net.
Utilisant depuis cette méthode, il a a tenu à partager le modèle qui lui « a été essentiel dans sa relation avec la sécurité des vols », apportant « des règles claires en fonction de son ressenti de pilote ». Pour ce faire, il a réalisé deux courtes vidéos s’adressant en priorité aux vélivoles mais tout à fait applicables à toutes les activités aéronautiques.
La première vidéo explique le concept avec les différentes zones (de confort, limite, à risque et de danger), sachant que chaque pilote a ses propres zones selon son expérience, ses connaissances, les conditions du jour, l’environnement du vol en cours… Il est rappelé que le passage d’une zone à l’autre peut parfois être rapide. Quelques instants plus tôt, tout était dans le vert (zone de confort) mais soudain, un paramètre extérieur est venu s’ajouter à l’équation (du vent de travers, un autre aéronef sur la piste alors que l’on est en finale, etc.). D’où les notions à mettre en place comme la renonciation et l’anticipation
La seconde vidéo s’adresse plus particulièrement aux instructeurs avec la fameuse question « jusqu’où laisser faire » son élève, entre « le suffisamment tôt » pour garantir la sécurité du vol et le « suffisamment tard pour optimiser voire permettre l’apprentissage ». L’élève apprend peu ou rien dans sa zone de confort et il est donc nécessaire au cours de son cursus de formation de l’amener dans sa zone limite mais sans aller jusqu’à la zone à risque tel que ressenti par l’élève qui pourrait alors avoir peur et le bilan serait alors négatif. Exemple : cas de l’apprentissage de la récupération du décrochage réalisée trop tôt dans une formation.
Mais s’il faut faire travailler l’élève dans sa zone limite pour lui faire découvrir de nouvelles pratiques, acquérir de nouveaux savoirs-faire, il ne faut pas que l’instructeur se mette dans sa propre zone limite. Si c’est le cas, le reprise des commandes s’impose pour revenir dans la zone de confort de l’instructeur. Maître-mots : anticipation et analyse de l’évolution comportementale de son élève.
Au final, deux vidéos qui pourront être utiles aux pilotes et aux instructeurs des différentes disciplines aéronautiques… ♦♦♦