Le premier hélicoptère à utiliser un « fenestron » comme rotor anti-couple.
Fabrice Saint-Arroman, ex-pilote avion et hélicoptère dans l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), a déjà signé en 2020 un bel ouvrage aux Editions Lela Presse sur le SA-330 Puma, hélicoptère de transport tactique utilisé dans le domaine militaire mais aussi civil. Il vient de récidiver avec un ouvrage consacré à un autre hélicoptère emblématique, le SA-341/342 Gazelle, version de série du programme SA-340 développé via une collaboration franco-britannique, entre Sud-Aviation (Aérospatiale) et Westland.
Nous sommes à la fin des années 1960 et cet hélicoptère doit prendre la relève de l’Alouette II, sa conception se faisant sous la responsabilité de René Mouille, ingénieur en chef du constructeur. L’appareil à la silhouette élégante va intégrer plusieurs nouveautés le rendant emblématique dans l’histoire technologique des voilures tournantes. Il utilise un moyeu rotor principal intégralement rigide et surtout, pour la première fois, un rotor anti-couple caréné que l’on nommera « fenestron », apportant une meilleure sécurité au personnel au sol et une moindre traînée en croisière.
Quatre années d’essais seront nécessaires avant d’atteindre le début de production tandis que la Gazelle décroche différents records de vitesse sur base ou circuit fermé. Le carnet de commandes va vite se remplir. Sans l’avoir forcément souhaité au départ, l’ALAT sera et restera le principal utilisateur de l’appareil, notamment utilisé en « vol tactique » à basse hauteur pour la lutte anti-chars. Les Anglais l’utiliseront dans différentes unités des Royal Marines, de la Royal Air Force, de la Royal Navy et de l’Army Air Corps qui vient de réaliser en octobre dernier un « tour d’adieu » de trois Gazelle avant leur retrait opérationnel.
Mais la Gazelle va connaître d’autres cocardes dans de nombreux pays et aussi quelques immatriculations civiles, devenant désormais une « machine de collection » avec un premier vol du prototype remontant à plus de 55 ans. On note ainsi une poignée de Gazelle figurant sous le registre des CNRAC. C’est cette histoire riche et diversifiée que raconte dans le détail cet imposant ouvrage, des premières ébauches jusqu’au passage en revue de tous les utilisateurs, via un descriptif technique, le tout avec une très abondante iconographie
(900 photos et 18 profils couleurs) et des encadrés techniques ou « vécus » par les utilisateurs.
Un bel hommage que méritait assurément la Gazelle… ♦♦♦
– Aérospatiale Gazelle, par F. Saint-Arroman, Ed. Lela Presse. Profils Avions n°40. 334 p. 65,00 €