Le constructeur dijonnais est passé de la procédure de sauvegarde à celle de redressement judiciaire.
Le 23 février dernier, Robin Aircraft mettait en ligne un communiqué signé de son PDG, Casimir Péllissier, faisant état de « retards de livraison » suite à des « difficultés admnistratives temporaires », poussant la direction à « placer la ssociété sous la protection du tribunal de commerce de Dijon, en bénéficiant du régime de la sauvegarde. Le communiqué précisait que ce régime « a pour but de donner du temps à des entreprises saines faisant face à des difficultés passagères et permet dans la plupart des cas un rétablissement rapide dans le respect des engagements donnés ».
Les « difficultés administratives » étaient relatives à un problème de qualité de la production, soulevé par l’Osac. Robin Aircraft diffusait à la mi-mars un second communiqué relatif à la consigne de navigabilité de l’EASA relatif aux avions concernés dont 25 alors bloqués au sol, autorisés à voler sous certaines conditions : pas de virages à plus de 60° d’inclinaison, pas de décrochage en l’absence d’un FI(A) à bord, une Vno (arc jaune) réduite de 260 à 230 km/h.
Publié le 19 septembre, le jugement du tribunal de commerce de Dijon fait état d’un « jugement convertissant la procédure de sauvegarde en procédure de redressement judiciaire sans constatation d’un état de cessation des paiements ». Un administrateur a été nommé pour « assister le débiteur pour tous les actes relatifs à la gestion ».
D’après le compte Facebook du constructeur, les deux derniers appareils à avoir été livrés l’ont été à des propriétaires étrangers, avec le DR401-155CDI G-OROK fin août pour la Grande-Bretagne et le HB-KLX, un DR401-160A à destination d’Yverdon, Suisse, début septembre. Le précédent, fin juillet, était un DR401-120A pour l’aéro-club de Bordeaux.
Rappelons que le constructeur avait reçu en septembre 2021 une aide financière de la part de l’Etat (1,7 million d’euros) au titre du Fonds de modernisation et diversification de la filière aéronautique. Ceci était destiné à développer l’activité dans trois domaines : un nouveau bâtiment de 3.500 m2, une modernisation du parc de machines-outils, un projet de développement de motorisation hybride… le tout pour viser le doublement des avions produits en 2027. D’autres projets, lancés ces dernières années, (Cap-10NG, un DR401 à motorisation Rotax, un projet de DR400 « turbinisé » présenté au dernier salon Aero en avril dernier) n’ont pas eu le temps d’être lancés… ♦♦♦