Menaces à Biarritz-Pays Basque sur les structures associatives…
Ces dernières années, l’aéroport de Biarritz-Pays Basque n’était déjà pas réputé pour l’accueil des visiteurs aériens de l’aviation légère avec parkings éloignés, handling coûteux, contrôles répétés, etc. Mais à l’avenir, ce sont même les utilisateurs basés qui risquent d’être mal traités. Le Syndicat mixte d’exploitation de l’aéroport (communauté d’agglomération Pays Basque pour 37,5%, Conseil général des Pyrénées atlantiques pour 37,5% et la Région Nouvelle Aquitaine pour 25%) a en effet adressé un courrier recommandé à l’Association des constructeurs amateurs d’aviation légère (ACAAL Côte Basque-Biarritz) basée sur le terrain.
Richard Tournier, président de l’ACAAL, a ainsi pu lire que la direction de l’aéroport annonçait la non-reconduction de l’Autorisation d’occupation temporaire (AOT) du domaine public pour l’association, celle-ci étant mise en demeure de quitter son hangar d’ici la fin de l’année. Ceci sans proposer de solution de remplacement sérieuse (il n’y a pas d’autres aérodromes à distance raisonnable), hormis d’aller voir du côté des hangars des aéro-clubs locaux ! En d’autres mots, les appareils de l’ACAAL (Menestrel 2, Varieze, Van’s, PT-17 Stearman…) sont tenus de dégager les lieux avant le 31 décembre prochain.
Ainsi, après Brest, Aix-en-Provence et d’autres aéroports ces dernières années (Annecy, Chambéry, Clermont-Ferrand, La Tour du Pin, etc.), l’exploitant – en position dominante et de monopole sur un équipement créé sur fonds publics – décide de chasser les associations pour les remplacer par des entreprises qui leur rapporteront plus d’argent. Au passage, il récupère en toute légalité les hangars que les associations ont montés et/ou financés.
Ce qui est le cas du hangar de 400 m2 occupé depuis plusieurs décennies par l’ACAAL, installation financée par ses membres. A noter que l’association loue également le tarmac devant son hangar mais n’a pas le droit d’accueillir un autre avion sur cette surface ni même d’y parquer un appareil la nuit…
Et si l’objectif de la direction de l’aéroport est de récupérer de la surface pour développer de l’activité commerciale plus lucrative que l’activité associative, on comprend mal l’intérêt de viser les 400 m2 de l’ACAAL quand l’aéroport a déjà récupéré les plus de 5.000 m2 des anciens hangars Dassault Aviation, comme le précise France Bleu Pays Basque.
Sauf si l’objectif recherché est de resserrer encore plus l’étreinte de l’aviation légère, en détruisant une première structure bénévole participant à la promotion de l’aviation légère dans la région. Pour les autres associations, l’avenir s’avère incertain quand on apprend que les trois aéro-clubs basés sur la plate-forme (AC basque, AC Dassault-Breguet Biarritz et AC Turboméca-Biarritz-CSE Safran Helicopers Tarnos) ont par ailleurs déjà vu dernièrement leur AOT reconduite pour seulement 5 ans contre une durée de 15 ans auparavant. L’aéroport n’a pas répondu aux demandes d’explication de la presse régionale, se retranchant derrière une « procédure réglementaire de sélection de candidats » engagée fin juillet 2023.
Une pétition a été mise en ligne histoire de médiatiser l’état de fait quand les aéroports sont gérés par des hommes d’affaires, des « experts-comptables » venus d’une autre planète qu’Antoine de Saint-Exupéry dénonçait déjà de son temps dans le Petit Prince… ♦♦♦