De nouvelles contraintes à gérer pour l’aviation générale.
On le sait, en 2023, l’inflation n’a pas touché que les produits alimentaires. Le Réseau Très Basse Altitude (RTBA) – utilisé par les avions de l’armée de l’Air et de l’Espace sans assurer la sécurité du « voir et être vu », étant en suivi automatique du terrain – a lui aussi connu une inflation, à la fois dans le plan latéral et dans le plan vertical, avec des tronçons pouvant aller jusqu’au sol – en bleu sur l’illustration d’ouverture. L’embonpoint devrait pousser à oublier la notion de « très basse altitude », en notant qu’il s’agissait d’ailleurs de hauteur.
Dans certains cas, lorsque plusieurs zones superposées sont actives, le nouveau RTBA peut considérablement compliquer les trajectoires d’arrivée et/ou de départ sur certains aérodromes implantés à proximité du RTBA, qui se retrouvent ainsi enclavés ou « bordés » par ces zones. Ce peut être le cas par exemple avec une zone allant du sol à 800 ft surplombée d’une zone allant de 800 ft au FL085 ! Si les deux sont actives, ce sont plusieurs dizaines de kilomètres qu’il va falloir parcourir en longeant ces zones avant de « pouvoir passer ». Ce serait également le cas si la couverture nuageuse ne permettait pas de monter au-dessus du FL085 dans le cas d’un appareil en transit…
Si la zone supérieure (800 ft/FL085) est active mais celle inférieure (SFC/800 ft) ne l’est pas, le passage réellement « très basse hauteur » laissé à l’aviation générale peut alors être utilisé mais en prenant en compte quelques menaces supplémentaires à gérer. Dans le cas d’un secteur géographique vallonné, le respect des 800 ft (avec des marges vers le haut…) et des 500 ft/sol (hauteur minimale de survol…) sera difficile à apprécier à chaque instant du vol. Il faudra de plus effectuer régulièrement des changements de trajectoire pour éviter le survol de villages ou d’agglomérations. En cas de problème moteur, le temps imparti pour gérer une panne sera réduit à sa plus faible expression… Enfin, avec une trajectoire « dans le relief » en zone vallonnée, aucun contact avec le Service d’information en vol (SIV) ne sera possible.
D’où l’attention à porter sur le RTBA à la préparation des vols, notamment avec des zones pouvant se superposer, les deux actives ou inactives, ou cas plus complexe, l’une des deux active seulement. Le « code de lecture » est le suivant : l’orientation de l’étiquette mentionnant la zone renseigne sur le niveau de la zone (plancher à 0 si l’étiquette est orientée vers la gauche, plancher supérieur à 0 si l’étiquette est orientée vers la droite). Si le texte est rouge, la zone est active. S’il est bleu, elle est inactive. Subtil, non ? ♦♦♦
Lien vers la carte du RTBA version 2023
Lien vers le Guide d’utilisation du RTBA