De la protection du salon du Bourget au sol et en vol.
A la suite notamment d’interventions d’organisations écologiques ces dernières années sur des meetings aériens ou des salons de l’aviation d’affaires, les organisateurs du salon du Bourget craignent évidemment de telles manifestations venant perturber le déroulé de l’évènement.
Sur son site, le SIAE, annonce accorder « une attention particulière à la sécurité-sûreté de son évènement en s’entourant de professionnels experts et en collaborant avec les autorités préfectorales et les forces de l’ordre. Les mesures de sécurité-sûreté sont ainsi constamment réévaluées et mises à l’épreuve lors d’exercices dédiés. Certaines de ces mesures sont visibles comme la palpation aux entrées, d’autres restent discrêtes afin d’assurer leur efficacité ».
Une notice suit, informant les visiteurs « des différentes règles de sécurité-sûreté, et en vous donnant des conseils pour votre confort de travail ou de visite ». Sont ainsi mentionnés comme interdits « des objets susceptibles de troubler l’exposition et les exposants : tout document, tract, badge, insigne ou banderole à caractère politique, idéologique, philosophique, publicitaire ou religieux, tout instrument sonore électronique ou manuel (mégaphone, sifflet, vuvuzela…), tout objet volant ou engin téléguidé (drone), tout pointeur laser » et même « toute perche télescopique pour appareil photo et téléphone portable »…
Par ailleurs, « toute image, vidéo, son ou photographie pris dans l’enceinte du Salon, ne peut être utilisée qu’à des fins strictement personnelles et non commerciales sauf autorisation expresse, préalable et écrite de l’organisateur » et « toute prise de vue non accidentelle et répété des systèmes de sécurité du salon ou de celui d’un exposant, peut entraîner l’intervention des forces de police et/ou du service de sécurité de l’organisateur, la confiscation des images et/ou vidéos et l’exclusion permanente du site ».
Mais la protection porte également sur l’espace aérien, avec un SUP-AIP de 21 pages et des règles drastiques dans le secteur. Des systèmes de tir sol-air avec leurs radars de détection et de poursuite sont mis en place dans la région, complétés par du guêt à vue. Côté gendarmerie, des systèmes anti-drone sont prêts à intervenir.
L’armée de l’Air et de l’Espace n’est pas en reste pour sécuriser la bulle recouvrant l’aéroport. Dans le Dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) mis en place figure en bonne place un Boeing E3F AWACS de la 36e Escadre de détection et de contrôle basé à Avord. Au sol, des Rafale sont en permanence opérationnelle, prêts à décoller en quelques minutes. Des Pilatus PC-21 assurent en vol une surveillance, remplaçant les TB-30 Epsilon jadis utilisés dans ce rôle de police du ciel.
En font encore partie des hélicoptères Fennec, avec tireurs d’élite à la porte latérale, appareils pouvant être invisibles du ciel car en stationnaire sur les zones urbanisées à proximité de l’aéroport, le tout lors des périodes jugées les plus sensibles (présentations en vol, inauguration du salon, présence d’officiels, etc.). Ainsi, Rafale, PC-21 et Fennec couvrent tous la galle de vitesse « d’intrus » potentiels. Le tout ne donne qu’une petite idée du dispositif qui accompagnera le déroulement des Jeux olympiques de juillet à août 2024… ♦♦♦
Photo © SIAE (édition 2019)