Retour d’expérience issu d’un amerrissage en Méditerranée.
La publication récente par le BEA d’un rapport d’accident concernant l’amerrissage en Méditerranée d’un DA40NG, survenu en mars 2021, apporte beaucoup d’éléments de réflexion. Sa lecture sera assurément utile à tout pilote susceptible de réaliser des vols entre la Corse et la métropole aux commandes de monomoteurs. Ce n’est pas le seul rapport d’accident lié à des événements similaires survenus ces dernières années.
Parmi les points notables à prendre en compte, on peut citer les suivants :
– des pannes moteur ne surviennent pas forcément sur des appareils anciens… Le moteur du DA40 n’avait que 42 heures de fonctionnement depuis installation. Par ailleurs, il est sans doute déconseillé de partir sur un trajet maritime avec un avion sortant juste de visite de maintenance. Quelques heures de fonctionnement – « les pieds au sec » – pour valider son bon fonctionnement constituent sans doute une « assurance » supplémentaire bien que non suffisante.
– le « travail en équipage » doit être anticipé même sur avion monopilote quand il y a deux pilotes en place avant. L’un pourra se concentrer sur le pilotage tandis que l’autre consultera la check-list Urgences. Avant de décoller, un briefing de l’équipage s’impose, intégrant les passagers en place arrière (ou avant) qui, en cas de panne moteur, doivent être impliqués notamment pour gérer la cabine.
– il peut être utile de connaître le point équidistant de la côte, voire du point équitemps en prenant en compte la force et la direction vent, en cas de nécessité de se poser au plus vite avec une panne partielle ou non liée au moteur mais imposant un retour au sol au plus vite.
– si le survol maritime Métropole-Corse impose l’emport de gilets de sauvetage pour tous les membres de l’équipage, plusieurs rapports du BEA montrent qu’une sécurité supplémentaire est acquise avec l’emport d’équipements supplémentaires, allant du canot de sauvetage à des dispositifs de signalisation. Le canot de survie du DA40 comportait entre autres une glace (permettant via le soleil de se faire repérer), un gonfleur, une pagaie, une raclette pour écoper l’eau de mer, une pompe à main, une bouée et deux feux de bengale.
– dès les premiers problèmes moteur constatés, ne pas hésiter à en informer l’organisme de contrôle pour déclencher les secours très rapidement.
– il est déconseillé de partir en fin d’après-midi, avec une arrivée peu avant la nuit car la localisation des naufragés deviendra plus complexe, voire impossible en l’absence d’équipements de signalisation, et l’on sait que l’hypothermie peut être fatale après quelques heures seulement passées dans l’eau.
– pour faciliter sa récupération, il est bon de noter la présence de bateaux durant la croisière afin de se rapprocher d’un bateau en cas de problème.
On pourra également consulter d’autres témoignages via ce lien ou encore celui-ci. aeroVFR.com reviendra sur le sujet prochainement… ♦♦♦
PJ : en téléchargement ci-dessous, le rapport complet du BEA.
AmerrissageDA40