Au-delà des deux SUP-AIP concernant l’exercice Orion dans le sud et dans le nord.
À titre d’alerte, aeroVFR a récemment pointé du doigt deux SUP-AIP (ici et là) concernant le prochain exercice militaire baptisé Orion, décliné en deux phases aériennes, au sud et au nord du pays. Présenté comme « l’exercice militaire le plus important mené par l’armée française depuis la fin de la Guerre froide » (1991), Orion va impliquer environ 20.000 soldats français et étrangers (USA, Belgique, Grande-Bretagne, Italie, etc.).
Les manoeuvres prévues sont destinées à simuler un conflit majeur avec un adversaire étatique – comprendre comme en Ukraine… – l’état-major de l’armée française ayant considéré ne pas être prêt à gérer une guerre de haute intensité, d’où l’exercice de grande ampleur et sur longue durée « en perspective d’un conflit majeur » au vue de l’évolution du contexte géostratégique. L’idée d’un tel exercice aurait vu le jour en 2020 mais le conflit en Ukraine a accéléré sa mise en oeuvre.
D’où la planification par l’état-major de l’armée d’un exercice majeure (HEMEX ORION 2023) en ce printemps 2023, un exercice interarmées majeur baptisé Orion pour Opération d’envergure pour des armées Résilientes, Interopérables, Orientées vers la haute intensité et Novatrices et dont le scénario a été fourni par une société canadienne (Calian). HEMEX ORION « vise à accroître la préparation des forces armées en entraînant les formations de combat et les unités d’appui à planifier et à mener des opérations de haute intensité ». À lire la presse, cet exercice pourra être réalisé… tous les trois ans.
La première phase, dans le sud de la métropole, simulera un débarquement de troupes par la mer et par les airs, avec l’objectif d’établir une tête de pont dans un pays fictif dénommé Amland, pays subissant dans sa partie Est une déstabilisation menée par des milices appuyées par un Etat hostile baptisé Mercure. Pour cette phase Sud d’Orion, pas moins de 7.000 militaires devraient être mobilisés entre le port de Sète (opération amphibie) et Castres (opération aéroportée). Seront impliqués en Méditerranée le porte-avions Charles-de-Gaulle, une vingtaine de bâtiments de surface dont deux porte-hélicoptères sans compter des sous-marins.
La seconde phase, dans le nord du pays, simulera une invasion de l’Amland (forces bleues) par Mercure (forces rouges…), que les forces armées devront repousser. Environ 12.000 soldats de l’armée de Terre, avec des blindés, seront déployés en Champagne, sur un front devant s’étaler sur près de 200 km, avec notamment des opérations liées aux camps miliaires de Suippes, Mailly et Mourmelon.
Pour la facette aérienne, il s’agira « d’acquérir la supériorité aérienne dans un espace aérien contesté dans lequel la supériorité aérienne n’est pas acquise ». Les moyens mis en oeuvre par l’armée de l’Air et de l’Espace comprendront Rafale et Mirage 2000 (chasse), A400M et C130J (transport), drone Reaper, avions léger de surveillance et de reconnaissance (ASLR), ravitailleurs et Awacs (avions de soutien et d’appui) et des moyens de défense sol-air. ♦♦♦