La sécurité en aviation générale selon l’Agence européenne.
Dans son Programme européen pour la sécurité de l’aviation (EPAS), l’EASA dresse un bilan de la sécurité des vols en aviation générale, c’est-à-dire toutes les opérations aériennes non-commerciales d’aéronefs d’une masse maximale au décollage inférieure à 5.700 kg qu’ils soient avions, planeurs ou ballons – les hélicoptères ne sont pas compris dans ces données.
Pour l’EASA, « diminuer les risques en aviation générale de façon proportionnée et efficace demeure une priorité stratégique ». L’aviation générale en Europe, connaissant une activité stable, « implique 10 fois plus d’aéronefs et d’aérodromes que dans l’aviation commerciale. Depuis l’aube de l’aviation, l’aviation générale a servi de creuset à l’innovation et au recrutement de jeunes professionnels (pilotes, mécaniciens, contrôleurs, etc.) et un moyen de relier les gens à travers l’Europe ».
« Entre 2011 et 2020, les accidents en Europe impliquant des avions en vol récréationnel, c’est-à-dire non commerciaux, soit des avions légers de moins de 5,7 tonnes, ont entraîné entre 70 et 115 décès par an, soit une moyenne de 88,1 décès annuels. Ces chiffres ne comprennent pas les accidents mortels impliquant des ULM, planeurs et ballons. Aussi, ce domaine d’activité enregistre le plus grand nombre de décès par an ».
« En 2021, on a dénombré 58 accidents mortels entraînant 96 décès lors de vols récréationnels avec des avions. En 2021, on a noté une augmentation à la fois dans le nombre d’accidents mortels et d’accidents non mortels comparés à la moyenne sur 10 ans. Le nombre d’incidents sérieux (186) a également augmenté de façon significative en comparaison avec la moyenne sur 10 ans (114,4). Il y a eu 48 blessés graves, bien au-dessus de la moyenne sur 10 ans de 42,4. En termes de taux d’accidents, sur la base des données fournies par la GAMA et l’AOPA en 2022, le nombre de vols et d’heures de vol a légèrement augmenté depuis 2020 ».
« Le taux d’accident fatal est légèrement supérieur en 2021 (3.1 pour 100.000 vols en 2020 et 3,3 en 2021). Cependant, le taux d’accidents non mortels a augmenté de 4% ».
Dans le domaine vélivole, 17 décès ont été enregistrés en 2021. « C’est une diminution significative si l’on compare avec la moyenne sur 10 ans (29,9). Le nombre d’incidents sérieux (32) est cependant au-dessus de la moyenne sur 10 ans (22,7). Le nombre de blessés graves (22) reste sous la moyenne des 10 ans (33,8). Comparé à la moyenne sur 10 ans, le nombre de décès a été réduit de 43% et le nombre de blessés graves de 35%. En termes de taux d’accidents basés sur une enquête annuelle de la GAMA et de l’AOPA, en 2021, le nombre de vol aurait (estimation) augmenté de 4% par rapport à l’année précédente, aussi les taux d’accidents mortels et non mortels sont tous les deux en diminution (le taux d’accident mortel passant de 1,2 en 2020 à 0,7 en 2021, le taux d’accident non mortel passant de 8,2 en 2020 à 6,4 en 2021).
Pour les ballons, en 2021, « deux accidents mortels ont été enregistrés avec 2 décès. 14 accidents non mortels et aucun incident sérieux ont été enregistrés. Le taux d’accident mortel est au-dessus de la moyenne sur 10 ans (1,4), le taux d’accident non mortel (14) est similaire à la moyenne (15,0) ».
« Le nombre élevé persistant de décès dans le domaine de l’aviation générale montre que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atténuer les risques menant à ces accidents mortels », d’où le programme EPAS mis en place ces dernières années par l’EASA.
À un autre endroit de son document, l’EASA aborde la sécurité des vols pour les hélicoptères. « En 2021, 8 accidents mortels et 24 non mortels ont été enregistrés ainsi que 16 incidents sérieux pour les opérations sous rotors, de tous les types. Le nombre d’accidents mortels demeure similaire à la moyenne sur la précédente décennie tandis que le nombre d’accidents non mortels a été significativement diminué mais le nombre d’incidents sérieux est au-dessus de la moyenne sur 10 ans ».
Pour les voilures tournantes, « le nombre de décès en 2021 (13) est plus faible que la moyenne sur 10 ans (22,4) et le nombre de blessés grave (11) similaire à la moyenne (12,0). Sur la période considérée, la tendance est à la baisse. La majorité (79%) de tous les accidents et incidents sérieux concerne des hélicoptères en opérations non commerciales ou opérations spéciales (SPO), représentant 52% et 27% du total. Les trois principaux risques sont une séparation inadéquate en vol en opération VFR, des problèmes liés à la charge extérieure, une distance inadéquate aux obstacles durant des opérations à basse hauteur, au décollage ou à l’atterrissage ». ♦♦♦