Disparition du journaliste et pilote, commentateur de meetings aériens…
Avec un père qui fut pilote à l’Aéropostale avant de diriger l’exploitation des avions terrestres d’Air France à Dakar, il était tombé dans la marmite aéronautique dès l’enfance. C’est ainsi que Bernard Chabbert commencera à piloter à l’aéro-club Air France à Madagascar, avec pour instructeur Marcel Henriet, pilote de ligne qui deviendra par la suite commissaire du Tour de France des jeunes pilotes.
Visant une carrière de pilote de ligne, la visite médicale – côté vision – interdira ce projet et Bernard Chabbert s’orientera alors vers d’autres activités tout en poursuivant la pratique du pilotage. Il tentera sa chance dans le domaine de la chanson avant de rapidement bifurquer vers la presse, devenant rédacteur pour Aviasport, à l’époque où le titre est dirigé par Jean Eyquem, entraîneur de l’équipe de France de voltige. Son style, son vocabulaire, son enthousiasme le démarquent rapidement avec une série de reportages allant d’un vol sur B-17 aux courses de Reno en passant par une démonstration à bord d’un Fouga Magister de la PAF qui confirmeront jusqu’à ce jour le « style Chabbert ».
Il est aussi reporter pour Europe 1, notamment pour suivre à Houston la fin du programme Apollo de la Nasa, avec les derniers alunissages, ce qui lui permet de côtoyer les astronautes américains. Plus tard, ce sera le suivi des cosmonautes français en URSS, avec les premiers vols dans l’espace de Jean-Loup Chrétien puis Patrick Baudry, aventures journalistes qui donneront naissance à des ouvrages, l’Homme fusée et les Fils d’Ariane.
Les médias, c’est son « truc », pour partager sa passion et ses connaissances autour de l’aéronautique et du spatial. D’où la création au début des années 1990 de Pégase, un magazine aéronautique diffusé par France 3 Aquitaine, puis plus tard, ce sera Aerostar TV sur le net, le tout avec l’aide son épouse, Eve Cetera, ex-hôtesse de l’air Air France sur Concorde. C’est aussi la rédaction de centaines d’articles, publiés en France ou en Grande-Bretagne, et d’autres ouvrages – le dernier étant « Saint-Ex, un prince dans sa citadelle », en collaboration avec Romain Hugault.
Il s’implique dans de multiples projets, avec des festivals d’aéronautique, notamment à Méribel durant une décennie, animant des soirées où sont invités des acteurs majeurs de la 3e dimension : pilotes de chasse, pilotes d’essai, astronautes. Au fil du temps, il devient propriétaire de différents aéronefs, d’un Piper J-2 à un ULM FK-14B en passant par un rare Lockheed L12 Electra qui servira de vedette au film Amelia, concernant Amelia Earhart. Son fils Antoine, devenu pilote de ligne et propriétaire d’un PT-17 Stearman, présente régulièrement l’Electra lors de meetings, la collection familiale étant basée à Andernos.
Bernard Chabbert, c’est encore la voix qui anime, chaque saison, de nombreux meetings aériens, de celui de La Ferté-Alais, dont il assure les commentaires depuis les années 1970 jusqu’à celui de Duxford pour la Fighter Collection ou encore le meeting de Melun-Villaroche. Personnage reconnu dans le milieu aéronautique, Bernard Chabbert laissera l’image d’un passionné des choses de l’air… Il va assurément manquer à la cause aéronautique dans les années à venir. ♦♦♦