Un SUP-AIP du type « On améliore la situation en la rendant nettement plus complexe ».
Depuis janvier 2020, le parc national des Forêts, entre Châtillon-sur-Seine et Langres, a imposé un survol à plus de 3.300 ft AMSL pour un parc aux délimitations complexes. Ce 16 juin, le SUP-AIP 149/22 modifie en partie les restrictions de survol avec la création – à titre expérimental… – de couloirs de transit.
Le survol du coeur du parc reste toujours interdit à une hauteur inférieure à 3.300 ft (1.000 m pour les planeurs…). Cette restriction ne s’applique pas aux tours de piste de l’aérodrome de Châtillon-sur-Seine et sur la base ULM de Recey-sur-Ource (LF 2134) dont les circuits empiètent sur le parc…
Quatre couloirs de transit sont créés pour « permettre de déroger à la hauteur minimale de survol et ayant pour plancher :
– 600 m/sol (2.000ft ASFC) entre le 1er mars et le 15 août inclus.
– 400 m/sol (1.300ft ASFC) en dehors de cette période.
Vue la faible largeur de ces couloirs, vous avez intérêt à utiliser un GPS ! D’ailleurs, le SUP-AIP le précise clairement : « L’utilisation d’un système de positionnement par satellite est fortement recommandée dans et à proximité des couloirs de transit ».
Mais là où cela se complique encore un peu plus, c’est que ces couloirs n’ont pas tous la même largeur ! Celle-ci varie de 800 m à 1.600 m ! De plus – pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et ainsi faire croire que l’on améliore la situation alors que ce n’est pas le cas en pratique… – le plancher des couloirs n’est pas le même ! Dans la période autorisée, pour les couloir sud-ouest et nord-ouest, il sera possible d’évoluer au-dessus de 2.300 ft mais pour celui du nord-est, le plancher remonte à 2.600 ft et 2.700 ft pour le couloir sud-est – une différence ubuesque de 100 ft ! Bref, cela pourrait devenir un bon terrain d’entraînement pour des équipages expérimentés en pilotage de précision ou rallye aérien… Vue la taille des couloirs, ils ne pourront être indiqués sur la carte OACI/IGN l’an prochain.
On résume, des couloirs de largeur variable, de plancher variable, utilisables durant une période déterminée, le tout en expérimentation… En conclusion, sous couvert d’une amélioration de la situation – notamment pour des questions de sécurité par conditions météorologiques dégradées imposant le détour complet faute d’un plafond nuageux suffisant – ce SUP-AIP constitue un « piège » supplémentaire dans le domaine de l’espace aérien. Par contre, si vous avez un avion à cocardes, pleine PC, vous pouvez emprunter la R45 qui bénéficie d’une « dérogation »… ♦♦♦
Le SUP-AIP 149/22 précise la position des couloirs, les caps dans les deux sens.