Septembre 1943. Les équipages du Coastal Command assurent la protection des convois maritimes alliés…
Après un premier album BD déjà très remarqué par la maîtrise des différentes techniques de la bande dessinée aéronautique (effets de vitesse, maîtrise des couleurs, cadrages variés, représentation des divers appareils, etc.), Antoine Crespin récidive avec un second album qui sortira ce 8 juin. Si le premier album (Inferno – Verticale Hambourg), sur la base d’un scénario signé Philippe Pinard, contait la vie d’un équipage d’un Lancaster de la Royal Air Force aux prises avec la flak et la chasse allemande lors d’une mission nocturne au-dessus de l’Allemagne nazie, le second album emmène le lecteur vers les fjords des pays nordiques
en mission diurne.
Si l’enfer, ce peut être le chaud des incendies, c’est aussi le froid de la mer survolée à basse hauteur lors d’attaques de bateaux ou de sous-marins allemands. On retrouve certains membres du Lancaster désormais mutés au Coastal Command et découvrant leur nouvelle monture, le Bristol Beaufighter, bimoteur armé entre autres d’une torpille et dont la mission est d’assurer la protection des convois maritimes alliés face aux U-boat de la Kriegsmarine. Nous sommes en septembre 1943…
Après les entraînements en Écosse, ce seront les premières missions opérationnelles en mer du Nord, par toutes conditions météorologiques. Les rebondissements sont nombreux, du bar du mess le soir aux passes de tir sur des convois allemands ou des sous-marins en surface, la rencontre avec des Focke-Wulf FW-190 et même un amerrissage et la récupération de l’équipage par une vedette rapide. Après un temps de convalescence, ce sera la transformation sur De Havilland Mosquito et des missions menées dans des fjords norvégiens.
Si le rendu des personnages a gagné par rapport au premier album, pour le reste, le niveau atteint relève toujours d’une parfaite maîtrise de la technique graphique, qu’il s’agisse du découpage des pages, des cadrages multiples, de la mise en couleur douce et uniformisée par page ou double page, du rendu de la mer (des vagues à l’écume…) et des conditions météorologiques diverses. Il faut préciser qu’Antoine Crespin, pour ce second album, a géré l’ensemble du dossier, du scénario à la réalisation de l’album, mise en couleur comprise.
Si le premier album relatif au Bomber Command comptait 48 planches, celui-ci atteint les 54 planches et à la dernière page, le lecteur reste encore sur sa faim, en espérant une suite même si la série Inferno est formatée à raison d’une histoire-un album (one shot). Un nouvel album à découvrir ce 8 juin chez les libraires après une sortie en avant-première, en présence de l’auteur, au meeting Le Temps des Hélices (Cerny/La Ferté-Alais) sur le stand des éditions Paquet les 4 et 5 juin. ♦♦♦
– Inferno – Costal Command, par Antoine Crespin, Éditions Paquet. 56 pages. 15,00 €