Disparition du cofondateur de l’association Les Mirauds Volants.
Il avait cofondé les Mirauds volants en 1998, association dont l’objectif était de faire découvrir son activité aéronautique et aussi sensibiliser le public à l’inclusion des déficients visuels. D’où sa participation à de nombreuses manifestations avec un simulateur et des maquettes interactives. Patrice Radiguet nous a quittés ce 6 avril mais l’association perdure…
Les Mirauds volants, c’est en effet l’organisation de stages de pilotage pour débutants et confirmés, avec des formations de groupe pour le brevet théorique, la mise en place d’une bibliothèque sonore d’ouvrages traitant de l’aéronautique et des pilotes déficients visuels intégrés à des aéro-clubs. L’association a participé à des développement industriels et technologiques avec le système Soundflyer, donnant au pilote déficient visuel – évidemment toujours accompagné à bord d’un pilote de sécurité – des indications sonores ou vocales diffusées dans les écouteurs. Ce n’est plus du pilotage aux références visuelles mais
« à l’oreille ».
A partir « d’une centrale inertielle, d’un altimètre barométrique et d’un GPS, les données de vol sont centralisées et traitées par un calculateur puis envoyées sous forme sonore et vocale dans le casque du pilote. Les variations d’assiette et d’inclinaison enregistrées par le système sont codées sous forme de notes de musique, constituant une grammaire sonore spécifiquement étudiée pour le contexte aéronautique. Un clavier de commande, placé sur la planchette de vol ou sur le volant, permet au pilote d’obtenir des paramètres de vol en consultant son GPS, interrogeable par une synthèse vocale ».
Développé au départ par Thalès en 2002/2003, le dispositif a été repris et développé dans sa version 2 par la société SyNext, permttant aux « Mirauds » d’assouvir leur passion du vol avec une plus grande autonomie, depuis le décollage jusqu’à l’approche de leur terrain d’arrivée. Des développements de cette technologie pourraient être envisagés pour l’usage de tous les pilotes dans certaines conditions : mauvais temps, atterrissage de nuit, posé d’hélicoptère dans la neige ou la poussière… pour éviter un « vol à l’aveugle »…
Patrice Radiguet, infatigable pilier des Mirauds volants et mémoire de l’association, avait raconté toute cette aventure technique et humaine dans un ouvrage intitulé « Mirauds d’accord mais pilotes d’abord » paru en 2012. Son travail de pionnier aura permis d’ouvrir des pistes pour permettre aux personnes aveugles ou fortement malvoyantes de s’initier,
ou de se perfectionner au pilotage monitoré des avions, planeurs ou ULM, dans le cadre de leurs loisirs. ♦♦♦