L’incompétence du SIA peut entraîner de sérieux problèmes aux pilotes prenant ses données comme une « référence ». Le cas de Sarlat-Domme en atteste (hélas) une nouvelle fois.
Le 29 juin 2021, aeroVFR attirait l’attention des lecteurs sur la fiche VAC de Sarlat-Domme obsolète puisqu’indiquant toujours 1.300 ft minimum de hauteur de survol des antennes au sud du terrain, ceci dans les consignes de la fiche alors qu’un SUP-AIP sorti au même moment relevait de 3.500 ft ce plancher et que cette valeur n’était pas reportée sur le plan de la fiche, pourtant la première information qu’un pilote consulte en prenant une fiche VAC.
Nous sommes fin mars 2022 et en allant sur le site du Service de l’information aéronautique (SIA), on tombe toujours sur la même fiche VAC datant du 14 septembre 2017 alors que ce 31 mars 2022 un nouveau SUP-AIP indique que cette ZIT déjà existante est « créée » à compter du 21 avril prochain (date de sortie des cartes OACI-IGN édition 2022) jusqu’au 19 avril 2023 (date supposée de sortie des cartes en 2023).
Le comble, c’est que le SUP-AIP 057/22 publié ce jour présente un « extrait » de la fiche VAC datant de 2017 et montrant bien en Une et souligné de rose le cercle à ne pas survoler sous 4.500 ft AMSL, comme si c’était la carte disponible depuis 2017 ! Or, en allant sur le site du SIA ce jour, à l’item Préparation de vol puis Atlas des fiches VAC France, on tombe toujours bien sur le fiche VAC de 2017 mais sans aucune indication de la ZIT dans le plan. Pire, dans les consignes en page 2, il est toujours indiqué un plancher à 1.300 ft SFC soit environ 2.300 ft AMSL et non pas les 4.500 ft à respecter.
Bref, le SUP-AIP publié ce jour est mensonger. Cela relève de la désinformation. Une fois de plus, l’information aéronautique délivrée par le SIA est trompeuse car non actualisée dans les temps. Qu’on ne vienne pas dire que depuis juin 2021 (9 mois !) il n’y a pas eu assez de temps pour modifier cette fiche VAC. De qui se moque-t-on avec un service qui se prétend être la « référence » dans son domaine ? Que fait la DSAC si prône à évoquer le Plan de sécurité de l’Etat (PSE) appliqué à l’aviation générale ? Que valent toutes les démarches entreprises par la DSAC et la DGAC vers les DTO et ATO quand un problème majeur en matière de préparation des vols, souligné ici depuis des années, relève de leur responsabilité directe ?
Certains diront qu’un pilote doit consulter les SUP-AIP avant de décoller… On sait que trop d’information tue l’information et qu’il y a déjà le déferlement de Notams à consulter sans être certain de ne pas en rater un au vu de la diarrhée « ouverture de parapluie » qui le soutient.
En cas de déroutement pour cause météo, la première action qu’un pilote fera sera de consulter la fiche VAC de son nouveau terrain de destination. Dans le cas de Sarlat-Domme, le piège est créé par l’Autorité.
Si un pilote se trouve confronté prochainement à un problème – pénétrer une ZIT occasionne quelques désagréments juridiques avec potentiellement la menace d’amendes voire de prison (!), passage en commission de discipline, comité d’accueil à l’arrivée, etc. – en ayant survolé les antennes de la DGSE sous les 4.500 ft tout en suivant pourtant à la lettre la fiche VAC diffusée par le SIA sur son site mais toujours obsolète, il pourra prévenir aeroVFR pour médiatiser l’ensemble faute d’un possible manque de soutien des instances dont le rôle est de défendre les intérêts des pilotes de l’aviation générale en France… ♦♦♦
Illustrations © SIA (mais à ne pas utiliser pour la préparation des vols !)