Le programme public-privé aux Etats-Unis pour supprimer l’usage de la 100LL en 2030.
En marge de la présentation des résultats de l’année 2021 par la GAMA ce mercredi 23 février, le patron de la FAA, Steve Dickson, a fait une intervention… ce, deux jours jours avant son départ de la direction de la Federal Aviation Administration (FAA, équivalent américain de la DGAC, comptant 45.000 personnels pour un chiffre d’affaires de 18,5 milliards de dollars), à mi-mandat, pour « raisons personnelles ».
Il a ainsi souhaité évoquer le programme EAGLE pour Eliminate Aviation Gasoline Lead Emissions (Eliminer les émissions de plomb du carburant aviation). Les acteurs de l’aviation générale, les compagnies pétrolière et le gouvernement américain ont ainsi annoncé officiellement ce 23 février un engagement ambitieux visant à passer à des carburants d’aviation sans plomb, à la place de la 100LL, pour tous les avions à pistons d’ici la fin 2030. Le sujet fait l’objet de débats depuis… des décennies sans compter diverses études et des reports successifs de la date butoir pour l’usage de la 100LL.
Le programme EAGLE est un partenariat public-privé pour accélérer la transition vers l’usage du sans plomb pour les avions nouveaux et existants, sans remettre en cause la sécurité des vols ou le bilan économique selon le cahier des charges. Sont parties prenantes à cet instant : l’AOPA, GAMA, l’American Association of Airport Executives, l’American Petroleum Institute, l’Experimental Aircraft Association (EAA), Helicopter Association International (HAI), la National Air Transportation Association et la National Business Aviation Association (NBAA).
Il est fait appel à toutes les associations aéronautiques, aux distributeurs de carburant, aux aéroports, etc. de rejoindre le programme. L’AOPA estime qu’aux Etats-Unis, la flotte Aviation générale compte près de 200.000 aéeronefs. Le projet EAGLE précise que les carburants actuellement disponibles (comprendre la 100LL) le restent tant qu’une solution sans plomb soit déployée largement aux Etats-Unis.
Le projet se décline en quatre facettes :
– Politique réglementaire : définition des processus dans les domaines tels que l’autorisation, la certification et les normes relatives aux carburants.
– Essais et qualification du carburant sans plomb : recherche et développement pour un remplacement viable, sûr et à indice d’octane proche de la 100LL, délivrance d’une autorisation de flotte éligible à la FAA.
– Recherche et développement : évaluation des procédures opérationnelles pour faciliter l’utilisation des carburants sans plomb en remplacement de la 100LL.
– Infrastructure commerciale et mise en oeuvre : maintien de la disponibilité de la 100LL et l’accès aux aéroports pendant la transition tout en augmentant la mise en place du nouveau carburant.
Nul doute que le carburant alternatif développé dernièrement par la société américaine General Aviation Modifications Inc (GAMI) doit faire partie de l’équation outre-Atlantique. Quand on note la faible quantité de carburant consommée par l’Aviation générale en comparaison des consommations enregistrées par l’aviation commerciale (Jet A1), le paramètre économique ne sera pas le plus simple à résoudre, surtout avec la nécessité de cuves distinctes lors de la période de transition. Mais à un moment où le coût de la 100L atteint ou dépasse les 2,40 € du litre en France, le sujet méritait d’être évoqué… ♦♦♦