Les tendances dressées par le BEA en matière d’accidentologie pour les ULM durant l’année 2021.
Au-delà de l’obligation règlementaire européenne d’ouvrir une enquête pour tout accident impliquant un aéronef certifié, la politique du BEA depuis 2015 est de conduire également des enquêtes sur les accidents d’ULM lors desquels des personnes sont mortellement blessées. Ce bilan est ainsi limité aux accidents mortels. En 2020, le BEA n’avait pas diffusé d’enseignements concernant l’ULM.
En 2021, le BEA a publié 17 rapports relatifs à des accidents mortels d’ULM dont la répartition par classe est la suivante :
1 événement concernant un paramoteur (classe 1), 1 personne décédée
2 événements concernant des pendulaires (classe 2), 2 personnes décédées
10 événements concernant des ULM multiaxes (classe 3), 12 personnes décédées
3 événements concernant des autogires (classe 4), 3 personnes décédées
1 événement concernant un hélicoptère ultraléger (classe 6), 1 personne décédée
On dénombre pour l’ensemble de ces accidents un total de 19 personnes décédées. Six thèmes ressortent plus particulièrement de ces rapports.
– Expérience insuffisante : l’expérience insuffisante du pilote au regard du contexte du vol est fréquemment identifiée comme un facteur contributif aux accidents quelle que soit la catégorie d’aéronef.
– Aspects médicaux : les pilotes d’ULM « doivent évaluer eux-mêmes leur aptitude médicale à piloter. Ainsi certains d’entre eux peuvent être dépourvus d’interlocuteur susceptible de les aider à en surveiller l’évolution. En pratique, tous les pilotes, y compris d’ULM, peuvent demander conseil à un médecin, aéronautique de préférence » indique le BEA, ayant retenu deux rapports liés à l’incapacité du pilote en vol comme facteur contributif probable à l’accident. Pour deux autres rapports, « bien que la contribution à l’accident de l’état de santé des pilotes ne soit pas avérée, l’état pathologique de ces derniers conduit à s’interroger sur leur aptitude à effectuer le vol en sécurité ».
– Prises de risques et manoeuvres non essentielles au déroulement du vol : deux accidents sont mentionnés, relatifs à cette thématique « fréquemment soulevée dans des enquêtes de sécurité sur des accidents mortels, toutes catégories d’aéronefs confondues ».
– Parachute de secours : plusieurs rapports « ont mis en évidence un déclenchement tardif ou une non-utilisation dans un contexte où ce dispositif de secours aurait pu atténuer les conséquences de l’accident ». Dans un cas, « le pilote n’avait pas retiré la goupille de sécurité sur la poignée du parachute de secours ».
– Entretien des aéronefs : deux rapports mentionnant des dommages sur des câbles de direction et un jeu dans la chaîne de commande du compensateur ayant pu entrâiner un phénomène de flutter.
– Décrochage en multi-axes : « quatre situations relatives à un décrochage en multiaxe ont été identifiées. Aucun de ces ULM n’était équipé d’avertisseur de décrochage, la règlementation ne l’impose pas. En l’absence de certification il est difficile de déterminer si des signes annonciateurs du décrochage, tels que le buffeting, étaient perceptibles et auraient permis au pilote de prendre conscience de l’imminence de la perte de contrôle ». ♦♦♦
Lien vers le site du BEA pour les rapports relatifs aux ULM en 2021