Les tendances dressées par le BEA en matière d’accidentologie pour les avions légers durant l’année 2021.
Depuis un an, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a décidé en début d’année de dresser les tendances de l’accidentologie de l’année passée pour l’aviation légère. Ainsi, début 2021, ces enseignements ont concerné les avions légers, les planeurs, les ballons, les ULM et les hélicoptères légers. Pour l’année 2021, le BEA vient à nouveau de mettre en ligne les enseignements à tirer de l’accidentologie enregistrée durant l’année passée.
Avions légers
L’an passé, le BEA a publié 82 rapports relatifs à des accidents d’avions légers, dont 75 rapports relatifs à des avions de masse maximale au décollage (MTOW) de moins de 2,25 t. Parmi ces 82 rapports publiés, 42 sont basés essentiellement, voire uniquement, sur le témoignage du pilote. L’ensemble des 82 événements ont entraîné le décès de 21 personnes. Neuf personnes ont été gravement blessées et 17 plus légèrement. Huit thèmes ressortent plus particulièrement de ces rapports :
– Prestations aux bénéfices de tiers : cinq événements, survenus entre 2018 et 2020 mais dont les rapports ont été publiés en 2021, sont mentionnés, relatifs notamment à des vols de découverte, où « l’activité se caractérise par l’exposition de tiers aux risques inhérents à l’aviation légère non commerciale et par une charge de travail accrue pour le pilote ».
– Objectif destination : avec la pression induite par l’emport de passagers et l’effet de groupe. Plusieurs rapports « mettent en évidence l’influence possible d’un groupe sur la prise de décision et potentiellement les risques associés ».
– Préparation incomplète du vol : les événements mentionnés font référence à une « préparation incomplète du vol en particulier lors de l’évaluation de la masse et du centrage de l’avion. De ce fait, les performances de l’avion au décollage étaient dégradées et le pilotage rendu plus délicat », avec passage de l’appareil au second régime.
– Expérience insuffisante : cette thématique, non propre à l’avion léger, est abordée par les différentes facettes possibles : faible expérience récente, faible expérience récente et sur type, faible expérience récente et de nuit, faible expérience sur type.
– Connaissances ou expérience insuffisantes pour la réalisation de vol en montagne : le vol en montagne comporte des particularités propres à l’environnement, d’où la nécessité d’avoir des connaissances et des compétences spécifiques nécessaires pour voler en sécurité dans cet environnement contraint et exigeant. Il est notable pour le BEA que les événements cités « impliquent des pilotes qui appartenaient à des aéro-clubs localisés à proximité du lieu de l’accident » et donc insuffisamment sensibilisés aux risques. Un article aeroVFR à (re)lire sur le sujet.
– Entretien moteur et dysfonctionnements moteur : les événements cités portent sur plusieurs dysfonctionnements moteur mis en évidence en 2021, avec notamment des ruptures en fatigue ou par corrosion d’éléments du bloc moteur. Parmi ces événements, deux sont survenus alors que l’intervalle de temps entre deux révisions du moteur (TBO) avait été dépassé de plus de 400 h par rapport à la préconisation du constructeur.
– Manoeuvres non nécessaires à la conduite du vol : il s’agit d’événements directement liés à une prise de risque non nécessaire à la conduite du vol.
– Gestion inadéquate du carburant : thèmatique récurrente avec des pannes moteur survenant en vol. ♦♦♦
Lien vers la page BEA pour retrouver les rapports retenus pour ces tendances 2021 côté Avions légers.