Enquête de la GAMA et de l’IAOPA sur l’aviation générale en Europe pour l’année 2020.
La General Aircraft Manufacturers Association (GAMA, regroupant les principaux constructeurs, motoristes et équipementiers de l’aviation générale dans le monde) et l’IAOPA, ou International Aircraft Owners and Pilots Association, ont mené en 2020 une enquête auprès d’utilisateurs dont les résultats viennent d’être publiés. Si les chiffres devraient être plus importants pour avoir une réelle image de l’aviation générale européenne, ils portent néanmoins sur les réponses de 1.082 pilotes représentant 2.052 aéronefs répartis
dans 28 pays…
Sur les 2.052 appareils pris en compte, 79% sont des monomoteurs à pistons et 10% des ULM, le faible solde se répartissant en bimoteurs à pistons, appareils de construction amateur ou LSA… Au niveau de l’âge de la flotte, les planeurs et motoplaneurs sont les plus âgés (moyenne de 37 ans), suivis des monomoteurs à pistons (35 ans) et des bimoteurs à piston (29 ans). Si les moyennes d’âge des autres appareils sont moins élevées, elles dépassent cependant les 10 ans. La moyenne de toute la « flotte » est ainsi âgée de 20 ans…
Cette enquête s’est basée sur les réponses des pilotes ayant participé à l’enquête telle que lancée en février 2020 et annoncée sur ce site. On note que les trois pays considérés comme les plus « actifs » en matière d’aviation générale en Europe ont majoritairement répondu, représentant 409 aéronefs allemands, 264 anglais et 158 français comme le montre la carte en ouverture de cet article.
Côté Activité, 64% concernaient les opérations non commerciales (NCO) avec des appareils non complexes, 10% des vols par des appareils en Annexe 1 (CNRA, CNRAC, etc.), le travail aérien ne représentant que 8% des réponses. Au niveau des heures de vol, 38% ont concerné des vols privés, 27% la formation, 15% le tourisme, 7% le travail aérien, 6% les vols d’affaires et 4% pour des activités spécifiques (remorquage de planeurs, parachutisme, voltige).
Sur les 1.688 aéronefs, 60% appartenaient à des privés (ce qui est logique avec 67% des pilotes ayant répondu étant membre d’une AOPA européenne contre 30% appartenant à des aéro-clubs nationaux ou des fédérations). 18% appartenaient à des groupements de privés, 9% à des clubs, 5% à des sociétés non impliquées dans des opérations commerciales, 4% à des écoles, 3% à des opérateurs commerciaux. Au niveau du statut des aéronefs, 52% étaient certifiés (CS-23, CS-VLS, CS-LSA, CS-27) et 19% non certifiés (ULM, aéronefs historiques, construction amateur, Annexe 1) et 19% liés à des réglementations nationales.
Au niveau des heures de vol effectuées en 2020 par rapport à 2019, 59% des pilotes ont annoncé avoir moins volé dont 40% avec une baisse de plus de 20% de leurs heures de vol, un effet de la pandémie du Covid-19. Pour les heures de vol par machine, à croire cette enquête, c’est l’Autriche (-25%), la Finlande (-24%), l’Espagne (-33%), la Grande-Bretagne (-37%) qui ont le plus souffert devant la Suède (-14%), la Pologne (-10%), les Pays Bas (-11%), le Luxembourg (-15%), l’Italie (-18%), l’Allemagne (-13%) ou la Belgique (-21%). La France afficherait -4% d’heures de vol sur le panel de réponses tandis que le Danemark et l’Irlande ont connu une hausse de 3% et la Hongrie de 25% ! (mais sur un échantillon de 9 appareils…).
Côté Maintenance, 80% des pilotes avaient entendu parler de la Part-ML (Light). 44% d’entre eux n’avaient pas l’intention d’en bénéficier ou n’en connaissaient pas suffisamment le contenu pour en décider, notamment pour le Programme inspection minimum (MIP) ou le programme de maintenance auto-déclaré, démontrant une communication insuffisante sur le sujet de la part des Autorités nationales et de l’EASA.
Côté Instruments, 80% des appareils disposaient d’un VOR, 51% d’un GPS VFR, 27% d’un GPS IFR, 66% d’un DME, 47% encore d’un ADF, 67% d’une balise de détresse 406 MHz, 60% d’une balise 121.5. 62% disposaient d’un pilote automatique de base. Les chiffres sont moindres pour le Flarm (12%), le Power Flarm (16%), le TAS (26%) et le TCAS (14%). 91% des radios étaient en 8.33 kHz contre 9% encore en 2 kHz. 84% avaient un transpondeur mode S, 14% un mode A/C et 2% sans transpondeur. 55% des aéronefs étaient classés IFR.
Parmi les souhaits émis par les pilotes en la matière, 100% aimeraient plus d’informations sur le trafic (ADS-B, Flarm, etc.) et 86% des informations météorologiques disponibles en vol. 61% des participants auraient été intéressés par l’achat d’un récepteur ADS-B si des données météo, de trafic et les Notams étaient disponibles en vol. 73% des pilotes utilisent une tablette ou une application en vol pour tous les vols. 13% pour plus de la moitié des vols, 3% pour la moitié des vols, 5% moins de la moitié des vols et 6% sans tablette.
Au niveau des coûts de l’heure de vol, parmi les raisons ayant entraîné une hausse des tarifs, on trouve en tête l’assurance, de la maintenance programmée avec de nouveaux équipements, de la maintenance non prévue. Pour le carburant, la 100LL arrive en tête a ec près de 80% d’utilisateurs contre 6% pour du sans-plomb. 65% des aéronefs concernés ne peuvent pas passer au sans-plomb.
Dans les limitations rencontrées pour voler, la cause arrivant largement en tête (85%) est la pandémie, devant la météo (37%), le manque de temps (23%), les contraintes d’accès à l’aéroport (23%) et la machine immobilisée pour maintenance (22%). La réglementation (9%), la complexité de l’espace aérien (6%) arrivent loin derrière. Le fatalisme !
Un volet de l’enquête aborde la facette environnementale. 74% des pilotes interrogés souhaitent des moteurs conventionnels plus efficaces. Pour les motorisations 100% électriques, 9% jugent cette orientation très importante, 22% importante, 19% sans importance et 16% sans aucune importance, 34% restant « neutres ». Les chiffres sont peu différents pour les motorisations hybrides ou à hydrogène. 70% attendant un carburant alternatif plus durable.
Dernier volet sur les Autorités… Si 6% connaissent bien le programme de développement de l’aviation générale (RoadMap) par l’EASA, 33% en connaissent certains éléments, 22% en ont entendu parler mais ne l’ont jamais lu et 39% n’en ont jamais entendu parler… Au niveau de l’indice de satisfaction, 23% sont satisfaits ou très satisfaits de l’EASA contre 33% insatisfaits ou très insatisfaits contre 7% sans opinion et 38% « neutres ». Côté Autorités nationales, 63% d’avis négatifs sont enregistrés contre 15% positifs et 30% « neutres ».
Si le panel de 1.082 participants pourrait être considéré comme suffisant pour analyser la population des pilotes de l’aviation générale en Europe et leurs machines (2.000 appareils sur 23.000 revendiqués par l’IAOPA), l’échantillon n’est assurément pas suffisamment représentatif de la diversité des cas. La forte proportion de membres d’IAOPA et d’appareils certifiés IFR révèlent principalement des propriétaires privés, plus enclins à répondre à titre personnel à ce type d’enquête que des dirigeants de clubs comptant plusieurs machines dans leur flotte. Mais elle a le mérite d’exister et le tandem GAMA-IAOPA a décidé de la réactualiser chaque année. Le formulaire est proposé en plusieurs langues dont le français… ♦♦♦
Lien vers l’enquête 2022 avec trois langues proposées dont le français…
En pièce jointe, les résultats de l’enquête 2021 :
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