Dans l’entre-guerres, aux côtés des Junkers et Dornier pour développer des avions en métal.
Si l’on vous interroge sur les constructeurs aéronautiques allemands, la réponse donnée indiquera sans doute Junkers, Dornier, Messerschmitt, Focke-Wulf, voire Bolkow ou encore Blohm und Voss mais peu de chance que Rohrbach vous vienne à l’esprit. Et pourtant, avec les deux premiers, ce dernier constructeur a fait partie des pionniers de la construction entièrement métallique au début de l’entre-deux-guerres, ouvrant son usine dès 1922.
Aux côtés de Claudius Dornier et Hugo Junkers, Adolph Rohrbach fait ainsi partie des constructeurs ayant très tôt retenu le métal comme matériau face aux bois-et-toile. Ses avions seront utilisés dès 1926 par la jeune Deutsche Luft Hansa. La Rohrbach Metall Flugzeugbau GmbH (Berlin) va ainsi concevoir des avions civils mais aussi militaires… au Danemark, Traité de Versailles oblige après la Première Guerre mondiale, interdisant tout appareil militaire à l’Allemagne.
Malgré une conception en avance sur son temps, malgré des appareils plutôt réussis techniquement, dont une série d’imposants hydravions à coques, mais ne répondant pas toujours aux attentes des utilisateurs dont des étrangers (Japon, Grande-Bretagne, Turquie…), malgré quelques records du monde décrochés, l’aventure s’arrêtera après une succession d’échecs commerciaux et sous l’effet de la crise de 1929.
La société survivra cependant jusqu’en 1939, avec des programmes gouvernementaux mais sans construire des appareils portant son nom, ce jusqu’à la mort prématurée en 1939 d’Adolph Rohrbach. Des ingénieurs du bureau d’études se feront connaître par la suite comme un certain Kurt Tank qui développera chez Focke-Wulf les modèles FW-44 Stieglitz, FW-200 Condor et les chasseurs FW-190 et Ta-152.
Pour retracer cette histoire industrielle plutôt méconnue, les deux auteurs se sont plongés dans les archives, dans plusieurs pays, mettant au passage la main sur une très belle iconographie, faite de photos d’époque en noir et blanc qui agrémentent les 195 pages de l’ouvrage, sans compter quelques schémas techniques, plans 3-vues et 9 profils couleurs de différents modèles à porter la désignation Ro, d’un des deux prototypes de chasseurs monoplaces restés sans suite à l’avion de ligne trimoteur en passant par un bombardier de nuit ou un hydravion évalué par la Marine française à Saint-Raphaël. Une liste de production retrace la carrière de 50 appareils, de 1923 à 1928.
Évidemment, avec un sujet aussi inédit et pointu, seule la langue anglaise peut laisser espérer une diffusion rentable de l’ouvrage dans le monde, d’où l’usage de l’anglais retenu par cet éditeur norvégien pour ses différents ouvrages. Un ouvrage donc pour passionnés d’histoire aéronautique et voulant sortir des traditionnelles routes déjà bien balisées… ♦♦♦
– Rohrbach, German All-Metal Aircraft Pioneer, par L. Andersson et Rob Mulder. Texte en anglais. Ed. European Airlines. 195 p. 29,00 €