L’histoire du biréacteur d’entrainement militaire à la silhouette si reconnaissable…
Sorti il y a un an, il n’est jamais trop tard pour évoquer cet ouvrage, surtout à quelques semaines des fêtes ! Si l’on retourne dans les années 1970, quels avions emblématiques de la production française viennent rapidement à l’esprit ? La Caravelle et le futur Concorde, le Mirage III, le Rallye et le DR-400 sans oublier le Fouga Magister, alors monture de la Patrouille de France…
Si le Magister a participé à quelques conflits sous d’autres couleurs, en France, il a surtout participé à la formation de milliers de pilotes militaires, pour l’armée de l’Air et pour la Marine via sa version baptisée Zéphyr. Il fallait donc bien aux deux auteurs 500 pages pour tenter de faire le tour de la question.
Comme toute monographie qui se respecte, les premières pages traitent de la genèse du Fouga Magister, en rappelant l’historique de la société Fouga, de ses appareils et surtout de ses planeurs à empennages en V (dit Papillon) dont certains recevront sur le dos, à titre expérimental, un réacteur développé par Turboméca. Autant d’éléments qui seront utilisés par le bureau d’études quand il s’agira de concevoir un biplace d’entraînement militaire.
Ainsi va naître le CM-170 (CM pour Castello-Mauboussin, le premier étant le directeur technique, le second le patron du département Aviation, avec également Jacques Henrat, ingénieur en chef) baptisé Magister, le professeur… Le prototype décolle de Mont-de-Marsan en juillet 1952 avec Léon Bourriau. Quelques prototypes plus tard, le Magister remporte en octobre 1953 le contrat face au Morane-Saulnier MS-755 Fleuret qui donnera naissance ensuite au MS-760 Paris.
Pour tout ce qui concerne la partie descriptive de l’appareil (caractéristiques, plan 3-vues, équipements, pilotage, etc.), pour une fois il faut aller presque en fin d’ouvrage où sont également présentés quelques dérivés restés sans suite, dont notamment le Fouga 90 à la silhouette similaire mais à la cellule revue, avec une motorisation plus puissante mais l’armée de l’Air passera alors aux TB-30 Epsilon et EMB-312 Tucano, mais aussi à l’Alphajet.
Entre ces deux parties de l’ouvrage, historique et technique, se trouve l’essentiel soit un imposant chapitre traitant de l’appareil en service dans l’armée de l’Air, avec toutes les unités utilisatrices du type (escadrons, centres école, liaisons, etc.). Comme à l’accoutumée pour cet éditeur, les textes principaux sont abondamment illustrés de multiples photos, de listing d’appareils, de témoignages de pilotes ou des mécaniciens, anecdotes comprises.
Dans le même esprit suivent plus de 110 pages sur le Fouga en service à l’étranger (plus de 20 nationalités passées en revue) avant d’aborder en quelques pages les utilisateurs civils et les Fouga préservés. 55 pages couvrent alors la version Marine du Magister avec le Zéphyr reconnaissable à sa crosse et à ses verrières coulissantes. Au final, un imposant ouvrage qui répond bien aux attentes de son titre, dorénavant la référence si l’on veut se documenter sur le biréacteur produit à plus de 900 exemplaires et propulsé par des Marboré II et VI au niveau sonore bien strident… ♦♦♦
Photo © CC/Ronnie MacDonald
– Magister dixit, l’histoire du Fouga et de ses dérivés, par J.-L. Gaynecoeche et C. Piet. Profils Avions n°31. Lela-Presse, 500 p. 65,00 €