Dans le sillage du raid d’André Japy sur Caudron Simoun.
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Les suites du raid Paris-Tokyo d’André Japy ont été nombreuses depuis ces dernières décennies, le pilote français étant toujours très populaire au Japon après son accident en 1936. La ville de Beaucourt (Territoire de Belfort), lieu de naissance d’André Japy, s’est jumelée en 1996 avec la ville japonaise de Séfuri-Kanzaki, dont les habitants avaient porté secours au pilote avant plusieurs mois de convalescence sur place.
En 1991, l’attachée culturelle de la préfecture de Saga, Chiaki Gondo fera du récit du raid de 1936 un ouvrage destiné aux enfants, sous le titre Les Ailes Rouges. Elle se rendra ensuite dans tous les écoles de la région de Kanzaki et de Saga pour conter cet exploit qui a fait le tour du Japon. À Sefuri, un petit musée conserve encore les restes de l’avion d’André Japy,
de couleur rouge…
Cette relation franco-japonaise a donné naissance à une association beaucourtoise en 2015, Les Ailes de l’Amitié, réalisant depuis diverses actions franco-japonaises, notamment au niveau des milieux scolaires, pour maintenir la mémoire et transmettre l’aventure d’André Japy. En 2021, pour le 85e anniversaire du sauvetage du pilote, la maquette d’un Caudron Simoun échelle réduite a été inaugurée sur un rond-point de Beaucoup en présence du consul général du Japon et ambassadeur, Takeshi Akamtsu. Les enfants de la ville ont offert un spectacle sur l’histoire de ce raid.
L’autre Simoun encore existant de nos jours est celui utilisé en juin 1940 par le sergent-chef Dreyfus parti de Pau pour rallier le Maroc. Mais appareil posé au Portugal, le pilote sera interné, l’avion saisi. Ce Simoun ne reviendra en France qu’en 1973 pour être désormais exposé au Bourget, au sein du Musée de l’Air et de l’Espace.
Le Simoun de l’Association pour la Renaissance du Caudron Simoun a été récupéré jadis au Maroc par Jean Salis puis acquis par le docteur Jean Brondel, dont la collection d’aéronefs comprenait entre autres un North American T-6. C’est au décès de Dr. Brondel que le Simoun sera acquis par l’Association pour la Renaissance du Caudron Simoun, avec Stéphane Lanter comme président et Nicolas Japy comme vice-président et petit neveu du pilote de record.
D’où l’objectif de l’association de réaliser en 2024 – avec cet unique Simoun en état de vol dans le monde – la dernière étape du raid Paris-Tokyo d’André Japy en novembre 1936, étape restée inachevée. Ce vol commémorera ainsi les différents raids Paris-Tokyo tentés en moins de 100 heures, record qui n’a jamais été réalisé à l’époque, sans que les machines ne soient mises en cause, mais essentiellement pour des problèmes météorologiques en Asie comme ce fut le cas pour André Japy.
Pour ce faire, il faut achever la restauration du Simoun avec un premier vol programmé en 2023 en France. Puis ce sera le transport de l’appareil vers le Japon – par un moyen aérien qui reste encore à déterminer – pour commémorer le vol d’André Japy avec la réalisation de cette dernière étape vers Tokyo et également participer à différents événements comme la passation de la flamme olympique entre Tokyo et Paris. ♦♦♦
Photos © Association pour la Renaissance du Caudron Simoun, F. Besse / aeroVFR.com
Episode 3 : Les Ailes Rouges (3/3) – Ou en est le chantier du Caudron Simoun ?