Remise en état d’un C-801, évolution du planeur école C-800 des années 1950.
Olivier Balaya-Gouraya a déposé un dossier relatif à la remise en état de vol d’un planeur Caudron C-801, le n°10 F-CBTK devenu F-AYTK. Passionné de planeurs anciens, membre de l’association Dédale, il a déjà restauré en 2009 un monoplace SNCAN Nord 1300 datant de 1946. Cette fois il s’agit d’un biplace, un planeur des années 1950. C’est sur l’appel d’un ami habitant un corps de ferme et devant vider sa grange pour des travaux de toiture que
le projet a démarré…
Première inspection, l’état général est plutôt correct, cellule non cassée, planche de bord quasi complète hors le variomètre, ceintures, verrière quasi intacte et crochet Aérazur présents. Avec un tel appareil en bois, les conditions de stockage sont capitales et le verdict est positif : ce C-801 n’a pas trop souffert des outrages de l’humidité (la colle Certus utilisée à l’époque n’apprécie pas…) malgré la toiture fatiguée. Les dégâts alors visibles sont
dus au stockage, au transport et à la manutention. Manquent les papiers et le carénage
de pied de dérive.
Le projet est donc entamé avec le convoyage de la cellule vers d’autres lieux. L’appareil est un C-801, évolution du C-800 (1942), conçu par Raymond Jarlaud en 1951. Les modifications portent sur la verrière, les ailerons équilibrés montés sur roulement, un train avancé bénéficiant d’un frein hydraulique, des sièges en aluminium, un doublement du trim de profondeur sans oublier des modifications de structure.
Dix exemplaires seulement seront produits en 1951 et 1952 (contre 315 pour le C-800) dans les usines Fouga (Castel-Mauboussin) à Air sur l’Adour, le F-CBTK étant le dernier de la série de 10, sorti en octobre 1951 et mis en service en septembre 1953. La concurrence (Castel C-25S, Berfalke 2, Kranich 3) limitera la production du C-801, dont la masse s’est accrue (280 kg à vide contre 240 kg pour le C-800). La finesse est toujours de 22 points.
Le C-801 est interdit de vol un temps suite à des problèmes de câbles d’ailerons. Après passage par les ateliers du SFASA en mars 1956, l’interdiction est levée. Ce planeur passera par de multiples centres de vol à voile : La Ferté-Alais, Beynes (avec GV signée par Auguste Mudry et vol de contrôle réalisé par Jacques Gomy en janvier 1965), Moret, Belfort, Mulhouse où il subit une dernière GV en 1977.
Pour la restauration, il n’a pas été possible de retrouver la documentation du C-801 (si elle a existé…) ni de fiche de navigabilité spécifique, d’où l’utilisation de la Notice technique du C-800 datant de novembre 1947, du fait des similitudes entre les deux modèles. Haubans, gouvernes et verrière ont fait l’objet des premières interventions. Sur la structure, tous les collages visibles et accessibles ont été vérifiés, de nouveaux goussets collés, les bords de fuite et des nervures redressés.
La mécanique a été démontée, décapée, inspectée, repeinte, réinstallée et ajustée. Les ferrures ont été renforcées, tous les câbles de commandes déposés et inspectés. Les ailes ont été vernies sur les parties internes et enduites de colle sur les faces extérieures en prévision de l’entoilage. Pour le fuselage, avec ses formes arrondies ne facilitant pas le remplacement de panneaux en contreplaqué, chaque collage a été vérifié. Le nez a été réparé suite à des dégâts au contre-plaqué. Le train a été déposé et inspecté avec changement du pneu.
Après le passage de l’OSAC fin 2020, l’entoilage et la peinture ont été réalisés début 2021. Le premier remontage et la pesée ont eu lieu en mai suivant peu avant la visite OSAC pour classification. 12 kg ont été gagnés sur la précédente pesée de 1977 avec une masse à vide nominale de 280 kg.
Le nouveau « premier vol » est intervenu en juillet 2021, certification effectuée en 2 jours dont 15 décollages/atterrissages sur un seul jour ! Un unique C-801 a repris l’air… ♦♦♦
Photos © Olivier Balaya-Gouraya