Prix littéraires 2021 de l’Aéro-Club de France.
Ce 25 octobre s’est tenue la remise des Prix littéraires de l’Aéro-Club de France. Pour cette édition 2021, 106 livres ont été reçus parmi lesquels 17 ont été pré-sélectionnés avant les décisions du jury composé de dix membres. Cet événement a été permis par la participation de sponsors : Air France, DGAC, Socatec, Groupe ADP, Bell&Ross, 303 Spirits, Airways et les éditions Les Saint Pères.
– Grand Prix Littéraire de l’AeCF : « Pacifique », de Stéphanie Hochet (Ed. Payot et Rivages).
Dans ce roman, le lecteur est plongé dans l’intimité d’un pilote kamikaze de vingt et un ans, au coeur de la guerre du Pacifique. Basé sur un porte-avions de l’empire du Japon, le soldat Isao Kaneda a pour mission de s’écraser contre un croiseur américain. Ainsi il contribuera à l’éradication de l’homme occidental, l’ennemi civilisationnel, l’ennemi intime. Mais il doute et pressent que la guerre est perdue, que son sacrifice ne sauvera pas son pays. Le matin du départ, il exécute les ordres et monte à bord de son Zero. Mais en plein vol, une avarie l’oblige à atterrir en urgence sur une petite île de l’archipel. Loin de la guerre, le mot « pacifique » reprend alors tout son sens…
– Prix de l’AeCF : « La CFRNA-CIDNA », de Maryla Boutineau (Ed. Heimdal).
Après la Première guerre, Pierre de Fleurieu, héros de l’aviation de chasse, met en place la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne (CFRNA) dont le réseau vraiment européen s’étend en 1922 de Paris à Istanbul. Henri Potez participe à l’aventure en adaptant des avions militaires pour le transport commercial. Des aéroports avec aérogares et ateliers voient le jour. Passagers, fret et courrier sont transportés de jour et de nuit. En 1925, la CFRNA devient la Compagnie internationale de navigation aérienne (CIDNA) avant qu’en 1933, l’Etat français ne réunisse les cinq grandes compagnies aériennes nationales (Air Union, Air Orient, Lignes Farman, l’Aéropostale et la CIDNA) afin de créer Air France. Cet ouvrage évoque ainsi les origines de la compagnie nationale.
– Prix Charles Dollfus (ouvrage historique) : « Le vol dans les airs au Moyen Âge », de Nicolas Weill-Parot (Ed. Les Belles Lettres)
Dans les sources médiévales, le vol humain est rarement abordé. La tentative du moine Eilmer de Malmesbury, la machine à voler rêvée par Roger Bacon ou la nef flottant au-dessus de l’air imaginée par Albert de Saxe et Nicole Oresme sont les rares exceptions. Pourtant, cette question du vol fut un véritable défi intellectuel pour la pensée médiévale. Cet essai historique enquête sur la confrontation de la science avec la magie, la technique ou la théologie.
– Prix Alphonse Malfanti (beau livre) : « Orly, aéroport des sixties », Collectif (Ed. LieuxDits).
L’aéroport d’Orly est inauguré par le général de Gaulle le 24 février 1961. La nouvelle aérogare en verre et en acier, qui enjambe la Nationale 7 et présente aux automobilistes venant de Paris une façade vitrée bleue et jaune de 200 m, frappe les esprits par son architecture résolument moderne. L’aéroport devient le monument le plus visité de France : on y va en famille voir les avions décoller, dans une France des années 60, qui aspire à la modernité. Les jets remplacent les propliners, le transport aérien entre dans une nouvelle ère, celle de la vitesse et du transport de masse.
Les diplomes de l’AeCF ont concerné :
– « TrajectoireS », d’Eric Schramm (auto-édition)
Ce livre est le récit de quarante années de la carrière d’un pilote, depuis l’aéro-club jusqu’au comité exécutif d’Air France. Un récit émaillé d’anecdotes survenues au cours des vols mais aussi l’histoire de la réforme de la sécurité des vols lancée au sein de la compagnie après l’accident du vol Rio-Paris le 1er juin 2009 (AF447).
– « Peintre de l’air et de l’espace », de Rémy Michelin (auto-édition)
Durant trente ans, l’auteur a arpenté les tarmacs des plates-formes aériennes, civiles comme militaires, avec des boîtiers photos. Les heures de vols se sont aussi accumulées à bord de divers aéronefs : Alphajet de la Patrouille de France, Canadair, ou encore hélicoptère de la Sécurité civile… Au total, 1.000 heures de vol et des milliers de photos lors de reportages et le titre acquis en 2019 de Peintre de l’air et de l’espace, distinction attribuée pour la première fois à un photographe. L’ouvrage regroupe ses « plus belles images aéronautiques ».
– « Félix Amiot », de Justin Lecarpentier (Ed OREP Éditions).
Après avoir soutenu une thèse en 2015, à partir des archives de l’entreprise et personnelles, de la presse et de témoignages, l’auteur par cet ouvrage propose de retracer le parcours industriel de Félix Amiot (1894-1974), en revenant sur les rencontres et les épreuves qu’ils l’ont forgé. Cet industriel normand, ingénieur reconnu, grand industriel de l’aéronautique puis de la construction navale, fut un acteur économique influent localement et nationalement. Si le chantier naval des Constructions mécaniques de Normandie est toujours actif – associé à l’affaire des vedettes de Cherbourg – peu de choses avaient été publiées sur les débuts de Félix Amiot dans l’aviation à Issy-les-Moulineaux, l’épreuve de l’Occupation et des nationalisations, puis le retour à Cherbourg. Ce livre comble ainsi cette lacune.
– « Des ailes dans les jambes », de Christian Kermoal (Ed. Heimdal).
Il s’agit d’une édition critique et commentée des Mémoires de Guerre d’André Courval, engagé dans les Forces aériennes française libres (FAFL) suite à l’appel du général de Gaulle en juin 1940. Ce texte inédit est le témoignage d’un membre du Groupe de bombardement Bretagne engagé sur différents théâtres de combat : Afrique noire, Sud-Sahara, Syrie, Algérie, Sicile, Italie, débarquement de Provence, campagne de France. L’auteur relate trois évasions, deux crashes, une désertion sur 7.000 km pour rejoindre son groupe, les combats dans le désert sous les ordres de Leclerc, la formation et l’intégration sous commandement américain…
– « Pierre Clostermann, Journal de sa vie opérationnelle », de Georges-Eric Coisne, auto-édition
L’auteur a retracé, jour après jour, la vie opérationnelle que Pierre Clostermann a connu au sein des squadrons de la Royal Air Force. Chaque vol est consigné, vol de guerre ou vol d’entrainement avec l’appareil utilisé en mission ou à l’entrainement. C’est l’occasion de comprendre la source de certaines des anecdotes qui figurent dans l’ouvrage Le Grand Cirque, en partie romancé. Sur la base des archives britanniques de la RAF et des témoignages des survivants, cet ouvrage répond à quelques-unes des questions que chaque lecteur du Grand Cirque a pu se poser.
– « Saint-Ex », de Romain Hugault et Bernard Chabbert (Ed. Paquet)
La vie du pilote-écrivain racontée en un superbe album signé de deux auteurs qui partagent avec St Ex cette « fascination respectueuse des aviateurs pour la nature et ses majestueuses vérités ». A l’illustration, dont certaines en format panoramique en dépliant des pages, Romain Hugault. A l’écriture, Bernard Chabbert, « fils spirituel » de l’auteur du Petit Prince. Un ouvrage désormais de référence, contant l’existence du pilote disparu le 31 juillet 1944, « encapsulé aux commandes d’un avion de reconnaissance stratosphérique préfigurant l’âge de l’astronautique » et qui détestait les termitières du futur. Présentation dans aeroVFR.com
Si l’an passé, les prix de l’édition 2020 avaient été annoncés, ils n’avaient pu être décernés, suite à la pandémie. Ils l’ont donc été lors de cette remise des prix 2021 avec, pour rappel, le Grand prix littéraire décerné en 2020 à « Au-delà des plages, la guerre des alliés contre la France (1944-1945) » de Stephen Alan Bourque (Ed. Passé composé), le prix AeCF à « Les Ailes de la Liberté », de Max Armanet (Ed. Pierre de Taillac), le Prix Dreyfus à Lucio Perinotto pour son « Art Book n°4 » (Ed. Paquet). Les diplômes 2020 avaient été attribués à Jean-Marie Klinka pour « Voler ou ne pas voler, telle est la question » (Mémoire de l’Aviation civile), Nigel Stevens pour ses ouvrages « Restauration des avions » (RSA), Michel Liebert, Eric Moreau et Cyril Defever pour « Le Mystère IV en service dans l’armée de l’Air » (EM37 Editions) et Jacques Arnould pour « La Lune m’a dit » (Ed. du Cerf). ♦♦♦