Le Battle of Britain Airshow à Duxford les 18 et 19 septembre… Question patrimoine aéronautique, les Anglais ont un peu d’avance. Un exemple parmi tant d’autres, les présence de pas moins de 14 Supermarine Spitfire, de différents types, les 18 et 19 septembre sur l’ancienne base de la Royal Air Force de Duxford, non loin de Cambridge. Et comme les Spit ne suffisaient pas, on peut rajouter quelques Hurricane et l’un des deux seuls Avro Lancaster encore en état de vol dans le monde.
Cet intérêt pour le patrimoine aéronautique se retrouve même au Parlement avec un groupe parlementaire multi-partis politiques défendant l’aviation générale (All-Party Parliamentary Group on General Aviation ou APPG-GA). L’an passé, ce dernier a ainsi proposé la création d’un registre des avions historiques sur le sol britannique afin de les protéger pour les générations futures. L’APPG-GA a écrit au secrétaire d’État au numérique, à la culture, aux médias et aux sports pour demander la création d’une organisation dédiée au soutien des propriétaires d’aéronefs historiques importants.
A cette occasion, le député Robert Courts, président du groupe « Patrimoine » de l’APPG-GA, a déclaré : « En cette année du 80e anniversaire de la bataille d’Angleterre, il devrait être plus clair que jamais à quel point certains avions, comme le Spitfire, ont joué un rôle important dans notre histoire nationale. La Grande-Bretagne a été à la pointe de la technologie aérospatiale pendant une grande partie du 20e siècle et la mémoire physique de cette époque doit être préservée pour inspirer la prochaine génération de pilotes et d’ingénieurs en herbe. Le gouvernement soutient déjà les navires historiques par le biais de l’organisation National Historic Ships. Tout ce que nous demandons, c’est que les avions historiques importants reçoivent la même reconnaissance. »
Lord Davies of Gower, coprésident de l’APPG-GA, a ajouté : « Il est important de souligner que nous n’essayons pas d’alourdir le fardeau réglementaire des propriétaires d’avions historiques – ils ont déjà suffisamment à faire. Ce que nous voulons, c’est un système qui puisse servir de solution de repli pour s’assurer que les avions rares ne finissent pas à la casse. »
Un mois plus tard, en août 2020, le même groupe parlementaire attirait l’attention du gouvernement sur le manque de protection des aérodromes dans le cadre des changements récemment proposés aux règles d’aménagement du territoire au Royaume-Uni. Plusieurs aérodromes ont ainsi été rayés des cartes ces dernières années, transformés en zones industrielles ou utilisés à d’autres fins par leurs propriétaires privés.
Lord Davies of Gower a déclaré : « On ne sait pas encore très bien comment le gouvernement prévoit de classer les aérodromes dans le cadre de son nouveau système. La communauté aéronautique a appris par une expérience amère que les aérodromes sont déjà une perspective bien trop tentante pour les autorités locales et les promoteurs immobiliers. Nous voulons nous assurer que le nouveau système ne facilite pas la conversion des pistes d’atterrissage en banlieues ».
Faisant des propositions, l’APPG-GA a précisé par la voix de Lord Davies of Gower que « ces propositions représentent une réelle opportunité de résoudre les problèmes auxquels les aérodromes sont confrontés dans le système actuel. Nous voulons un système dans lequel les sites sont protégés pour être utilisés comme aérodromes dans le cadre d’un réseau stratégique national, mais nous voulons aussi que les aérodromes bénéficient d’une certaine souplesse de planification pour développer et diversifier leurs activités sans contraintes excessives. Une fois qu’un aérodrome disparaît, on n’en construit jamais un pour le remplacer. En tant qu’industrie, l’aviation générale ne peut pas se permettre de perdre davantage de son réseau vital d’aérodromes. C’est pourquoi nous devons obtenir le bon accord pour les aérodromes à l’issue de ce dernier processus politique. » ♦♦♦