Trop de sécurité tue la sécurité…
C’est l’histoire d’un aéro-club qui dépose le lundi 2 août un avion à son atelier habituel pour une visite 100 heures complétée d’une visite annuelle et d’un renouvellement du CEN. Il est prévu que l’avion sera disponible dans la journée du vendredi 6 août. Mais ce 6 août dans la matinée, le président du club reçoit un appel de l’atelier : l’avion est sur le point d’être prêt mais… il manque la pile de la balise de détresse.
Cela fait plusieurs mois que cette pile aurait dû être changée mais voilà, étant en rupture de stock chez les fournisseurs, tout le monde a « fermé les yeux » laissant cet avion et d’autres voler sans avoir changé – à la date butoir – la fameuse pile. Comme les yaourts qui connaissent leur date de péremption, la pile sait évidemment que dès le lendemain de cette fameuse date butoir, elle doit rendre l’âme aussitôt, tout le monde le sait ! Réglementairement, évidemment, c’est l’exploitant qui est en infraction puisqu’il n’a pas changé à la date prévue cette pile, celle-ci étant non disponible…
Mais commandée à la prise en compte de l’avion, la nouvelle pile n’est toujours pas arrivée quand la visite annuelle s’achève et l’avion est donc « bloqué » au sol par l’atelier, ne pouvant reprendre son envol car sinon, ce serait assurément un écart noté lors d’un prochain audit de l’OSAC et l’atelier de maintenance tient à garder son agrément. Donc, le club propriétaire de cet appareil se voit proposer deux solutions mirifiques :
– soit attendre la réouverture du sous-traitant habituel de l’atelier, prévue le 18 août, ce qui permettrait de libérer l’avion… la semaine suivante, soit vers le 25 août pour un prix de 726,72€ TTC.
– soit faire appel à un autre sous-traitant plus réactif (façon de parler car 10 jours seraient encore nécessaires) mais pour un montant passant à 1.277,70€ TTC !
La solution de remettre – seulement durant ces 20 jours à venir – l’ancienne pile et permettre ainsi au club de récupérer son… unique appareil et donc de maintenir son activité n’est pas envisageable, surtout pour faire des vols en France, zone désertique bien connue. L’activité déjà bien perturbée par la pandémie est ainsi accentuée à la baisse par une contrainte réglementaire se basant sur la sacro-sainte sécurité… qui ne permet pas ainsi de voler et de conserver une expérience récente sur une machine bloquée pour une pile au coût astronomique qui a bien voulu marcher quelques mois encore après sa date butoir. ♦♦♦