Un Caudron Simoun pour un raid Paris-Tokyo, de 1936 à 2024.
Cela fait plusieurs années que l’Association pour la Renaissance du Caudron Simoun a entamé la remise en état de vol d’un Caudron Simoun, le monomoteur conçu au milieu des années 1930 par les Avions Caudron, sous la direction technique de Marcel Riffard, également connu pour ses racers type Coupe Deutsch de la Meurthe. Après la disparition tragique en septembre 2002 du C-635 Simoun remis en état par Albert Prost à Roanne (F-AZAM), il ne resterait que deux Simoun au monde. L’un ne revolera jamais, faisant partie des collections du musée de l’Air et de l’Espace (Le Bourget), sous sa livrée de la compagnie Air Bleu.
Le second, récupéré en Afrique du Nord dans les années 1970 par Jean Salis puis racheté par le docteur Blondel, à Beauvais, a finalement été acquis par l’Association pour la Renaissance du Caudron Simoun après la succession du Dr. Blondel. Le projet, animé par deux pilotes professionnels (Stéphane Lanter et François Minard, ce dernier aujourd’hui disparu) a pris forme sur l’aérodrome de Pontoise-Cormeille-en-Vexin.
Ces derniers temps, l’association, en collaboration avec la fondation japonaise Sasakawa, s’est engagée à présenter cet unique Caudron Simoun en état de vol, en France en 2023, et au Japon en 2024. Ces vols commémoreront le raid exceptionnel entre Paris et Tokyo, réalisé par André Japy, pilote d’essais de la société Caudron. Ce projet franco-japonais a pris le nom Ailes Rouges-Akai Tsubasa. Il a suscité l’intérêt d’un premier partenaire institutionnel français, la fondation d’entreprise de la mutuelle La France Mutualiste.
Dans les années 1930, le Simoun est l’avion des raids sur grande distance, aux mains de pilotes comme Antoine de Saint Exupéry, Maryse Bastié (Atlantique Sud en 1936), Génin et Robert (Paris-Tananarive) ou encore Marcel Doret. C’est aux commandes d’un Simoun qu’André Japy compte relier la France au Japon en 1936, pour relever le défi lancé par le ministère de l’Air de relier les deux capitales (12.000 km…) en moins de 100 heures de vol (photo d’ouverture). Le raid s’achèvera par un accident sur l’île de Kyushu, à moins de 500 km du but, pour raisons météorologiques.
Le projet Ailes Rouges vise à faire voler le Caudron Simoun soit sur la dernière étape du périple prévu par André Japy (ci-dessus), c’est-à-dire entre Sefuri et Kanzaki-Tokyo, soit (ci-dessous) de refaire le raid en entier…
Différentes manifestations seront associées comme le jumelage de Beaucourt (ville natale d’André Japy) et Sefuri-Kanzaki, lieu où le pilote fut secouru après le crash du monomoteur. Des comités français et japonais sont en cours de constitution pour promouvoir ce projet. En France, le comité est présidé par Stéphane Lanter (président de l’Association Renaissance du Caudron Simoun) avec Nicolas Japy comme vice-président (petit-neveu d’André Japy). Parmi les personnalités associées, on note Michel Tognini (astronaute) et Christophe Marchand (pilote d’essais).
La motorisation repose sur le moteur Renault Bengali 6Q, tel qu’utilisé dans les années 1930, un 6-cylindres en ligne développant 170 ch. Trois moteurs de ce type ont déjà été reconstruits, l’un devant motoriser un Nord 1000 appartenant également à l’association. La motorisation du Simoun sera ainsi validée dans un premier temps avec un moteur utilisé sur le Nord 1000, ce dernier arrivant en fin de chantier.
La chronologie du projet « Ailes Rouges » vise la fin de la restauration globale du monomoteur entre 2021 et le premier trimestre de 2022 (la photo ci-dessus date de 2015), avec validation des motorisations et la recherche de sponsors. L’année 2023 sera consacrée à des vols de validiation et des présentations en vol en France. En 2024, la facette japonaise du projet sera développée avec exportation de l’appareil au Japon. ♦♦♦
Photos et illustrations © Association pour la Renaissance du Caudron Simoun et F. Besse / aeroVFR.com