Deux thématiques tirées des événements enregistrés par le BEA en 2020.
Après le vol moteur et le vol à voile, le BEA s’est intéressé à l’accidentologie de l’aérostation en 2020. L’an passé, le BEA a publié 9 rapports relatifs à des accidents de ballons. Deux thèmes ressortent plus particulièrement de ces rapports :
– Blessures de passagers lors de l’atterrissage : six rapports publiés concernent des blessures de passagers lors d’atterrissages durs ou au cours desquels la nacelle bascule. On dénombre, lors de ces atterrissages, six personnes gravement blessées et trois blessées. Le vol en ballon est souvent perçu par des passagers non avertis comme une activité intrinsèquement non dangereuse. Or l’atterrissage peut présenter un caractère parfois sportif dont les passagers n’ont pas conscience. Le contact avec le sol peut s’avérer brutal notamment par vent fort ou lors d’une descente d’urgence avec une vitesse verticale importante. Dans ces conditions, les passagers peuvent être surpris et leurs capacités physiques peuvent être dépassées.
La Fédération française d’Aérostation (FFAé) mène une réflexion sur l’amélioration de la sensibilisation des personnes qui désirent faire un vol en montgolfière afin notamment de les amener à réfléchir sur la compatibilité de leur état de santé avec le vol en ballon. Les événements suivants illustrent le caractère « sportif » que peut parfois revêtir un atterrissage en ballon :
– F-HOAX survenu le 7 juillet 2019 à Puimoisson.
– F-HGAY survenu le 8 juin 2019 à Vernosc-lès-Annonay.
– F-HMIG survenu le 24 septembre 2018 à Estaires.
– F-GPFB survenu le 23 mars 2019 à Doissat.
– F-HURE survenu le 20 septembre 2019 à Saint-Denis-sur-Loire.
– F-HPIM survenu le 19 juillet 2020 à Vitrai-sous-L’Aigle.
Par ailleurs, le rapport relatif à l’accident du F-HJAP survenu le 2 juin 2019 à Pons illustre le risque d’éjection du pilote en cas d’harnachement inadapté.
– Collision avec un obstacle lors de l’atterrissage : deux accidents sont consécutifs à la collision, lors de l’atterrissage, de l’enveloppe du ballon avec une ligne électrique. Il peut être difficile pour un aéronaute de repérer l’ensemble des obstacles présents dans la zone sélectionnée pour l’atterrissage. Dans un cas, la pilote avait identifié une première ligne électrique mais n’avais pas vu qu’un des poteaux était commun avec une seconde ligne.
Notons que la présence de lignes électriques n’est pas toujours mentionnée sur les cartes. Le rapport relatif à l’accident du F-HDBC survenu le 28 août 2013 à Brigne illustre cette difficulté.
Événement similaire publié en 2020 :
– F-HEMA survenu le 12 janvier 2020 à Davézieux. ♦♦♦
Photo © via BEA