Edition 2019 du rapport DGAC/DSAC sur la sécurité aérienne…
Ce rapport 2019 est téléchargeable en bas de cet article. Dans son avant-propos, Damien Cazé, nouveau directeur général de l’Aviation civile précise qu’en « aviation générale, la situation reste fluctuante : si 2018 avait été une année particulièrement préoccupante pour la sécurité, les données de 2019 montrent un retour vers la moyenne historique, avec 28 accidents mortels sur l’année. Mais le début de l’année 2020 indique que ce bilan repartira à la hausse. Globalement, la tendance sur le long terme reste légèrement à la baisse, sans qu’il soit toutefois possible de mesurer l’impact du niveau d’activité sur cette évolution, le nombre annuel d’heures de vol étant encore mal connu pour les aéronefs exploités en dehors des fédérations ».
Ce rapport ne prend en compte que « les seuls aéronefs enregistrés en France. Les ULM représentent les deux tiers de la flotte d’aéronefs enregistrés en France, contre un peu moins du quart pour ce qui concerne les avions. Parmi les ULM, les paramoteurs occupent le premier rang en nombre d’unités (42% du total), suivis des multiaxes (37%), loin devant les autres classes d’ULM ».
Au niveau du bilan des accidents survenus en 2019, le « BEA a reçu notification ou eu connaissance de 198 accidents d’aviation générale ou travail aérien ayant impliqué des aéronefs enregistrés en France, un chiffre en baisse de 21% par rapport à celui de 2018. Sur ce total, 29 accidents ont été mortels, un chiffre en baisse de 41% comparé aux 49 accidents mortels qui avaient été recensés en 2018. Les accidents de 2019 ont entrainé la mort de 44 personnes à bord ou au sol, soit 40% de moins qu’en 2018, année au cours de laquelle 73 tués avaient été dénombrés ».
Des graphiques publiés dans ce rapport (ci-dessus), il résulte qu’au niveau des accidents, « les avions et les ULM de classe 3 (multiaxes) sont les plus nombreux, une situation qui s’explique notamment par la prévalence de ces deux catégories d’aéronefs dans la flotte française d’aviation générale ». Ils montrent également « la part d’accidents mortels dans le total des accidents ayant affecté chaque catégorie d’aéronefs. Si l’on s’en tient aux catégories ayant enregistré un nombre significatif d’accidents, on note que ce sont les ULM multiaxes qui ont connu les accidents les plus meurtriers durant l’année 2019 ».
« La typologie des accidents survenus en 2019 est homogène avec la typologie moyenne des accidents survenus entre 2010 et 2019, avec une prévalence des pertes de contrôle en vol (LOC-I) pour ce qui concerne les accidents mortels ». On note que « les descripteurs employés pour la typologie des accidents ont évolué en 2014 pour inclure de nouvelles catégories comme « Problèmes liés au remorquage » ou « Conditions IMC imprévues », qui peuvent être spécifiques à un type d’aéronefs et/ou étaient auparavant contenus dans un descripteur plus large ».
De plus, « une partie des accidents répertoriés ne fait pas l’objet d’une enquête de la part du BEA. Dans ces cas, l’attribution des descripteurs repose sur des informations préliminaires, non validées par le BEA. Il s’agit en particulier d’accidents non mortels ». Et, « à la date à laquelle ont été collectées les données pour rédiger ce rapport, la plupart des enquêtes portant sur les accidents de 2019 n’étaient pas achevées. Il en résulte qu’un nombre non négligeable de descripteurs n’étaient pas encore attribués ou complètement validés ».
Au cours des 10 dernières années, « le nombre annuel d’accidents mortels a connu des variations marquées. Il s’inscrit néanmoins en légère baisse tendancielle et l’année 2019 se situe dans la moyenne de la période après une année 2018 qui avait été particulièrement meurtrière ». Dans le Rapport 2018, « il avait été fait état de 48 accidents mortels et de 72 morts en aviation générale et travail aérien pour l’année 2018. Une actualisation de ces chiffres a été faite dans le présent rapport – où ils ont été portés à 49 accidents mortels et 73 morts – car un accident en ULM de classe 3 survenu en 2018, qui a fait un mort, a été connu tardivement par le BEA ».
Le rapport aborde la typologie des accidents survenues en aviation générale ces 10 dernières années (2010-2019). Le graphique « a été volontairement limité aux caractéristiques typologiques les plus fréquemment constatées. On note que le descripteur le plus fréquemment cité dans les accidents mortels est la perte de contrôle en vol (LOC-I), loin devant les incendies/fumées post-impact (F-POST), les vols à basse hauteur (LALT) et les impacts sans perte de contrôle (CFIT) ».
« D’autres caractères typologiques ne sont pas présentés dans le graphique – tels les contacts anormaux avec la piste, les sorties de piste (ARC), les sorties de piste (RE) et les pertes de contrôle au sol (LOC-G) – bien qu’ils se retrouvent dans un nombre relativement important d’accidents. Il s’agit dans ce cas, dans la quasi-totalité des cas, d’accidents sans conséquences mortelles pour les personnes qui se trouvaient à bord ou au sol, les énergies mises en jeu à l’occasion de ces événements étant sensiblement moins élevées que dans les cas précédents ».
Le graphique suivant « donne une autre représentation de la typologie des accidents survenus ces dix dernières années. Il a été obtenu en croisant la gravité et la fréquence des principaux descripteurs typologiques. Cet exercice permet de situer l’année 2019 en termes de typologie d’accidents en comparaison à la moyenne de la décennie écoulée ».
« Il apparaît que les pertes de contrôle en vol (LOC-I) et les incendies post-impact (F-POST) restent les principaux points de préoccupation, le deuxième étant toutefois beaucoup moins fréquent ». ♦♦♦