Vinci Airports pourrait débarquer le 1er janvier prochain à Annecy-Meythet…
Des fuites laissent penser que le Conseil départemental de Haute-Savoie pourrait (conditionnel…) accorder, à partir du 1er janvier 2021, la concession d’exploitation de l’aéroport d’Annecy-Meythet à Vinci Airports au lieu de reconduire l’exploitant actuel, le groupe Edeis. Si tel était bien le cas, les différents usagers (aéro-club, pilotes propriétaires, sociétés implantées sur la plate-forme, école de mécaniciens…) pourraient faire face à de possibles déconvenues prochainement en matière de loyers ou de reconductions d’AOT.
Il ne s’agit pas d’un procès d’intention puisque des précédents inquiétants existent déjà en la matière avec le groupe Vinci, tel l’aéro-club de Nantes menacé il n’y a pas si longtemps… ou encore la volonté de Vinci en 2017 de passer le loyer d’un aéro-club à Clermont-Ferrand de 4.000 à 23.000 € !
Le récent accord signé entre Vinci et la FFA n’est pas là pour rassurer les utilisateurs Aviation générale de la plate-forme, bien au contraire, car un groupe industriel gérant déjà 45 aéroports dans le monde dont 11 en France (Lyon-Saint Exupéry, Nantes-Atlantique, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères, Clermont-Ferrand-Auvergne, Grenoble-Alpes-Isère, Chambéry-Savoie-Mont-Blanc, Dinard-Bretagne, Saint-Nazaire Montoir, Lyon-Bron, Pays-d’Ancenis) ne s’intéresse pas vraiment à l’aviation légère mais plutôt à l’aviation de transport, sauf à vouloir « étouffer » ou « contenir » la première pour l’écarter au profit de la seconde…
L’annonce faite lors de la signature de la convention Vinci/FFA à l’Aéro-Club de France, précisant que « Vinci Airports et la Fédération française aéronautique nouent un partenariat pour soutenir la filière de l’aviation générale et accélérer sa transition énergétique », reste une belle opération de communication pour le… groupe industriel, se présentant comme le « leader mondial des concessions aéroportuaires ».
Les trois thématiques associées à cet accord de partenariat, dont le contenu n’a pas été diffusé (ce fut également le cas pour le précédent protocole signé pour deux ans avec Edeis), seraient les suivantes à lire la page Actualités du site fédéral (sans date mentionnée) :
– La formation au pilotage et à la sécurité. Si le recrutement de pilotes professionnels reste encore à l’ordre du jour en ces temps post-Covid, la filière d’instruction assurée par les clubs ne peut concurrencer les formations en écoles professionnelles… Nous ne sommes plus dans les années 1970/1980…
– La transition énergétique et l’innovation. Un travail de réflexion devrait être « engagé pour accélérer l’arrivée de l’avion à propulsion électrique dans les aéro-clubs présents sur le réseau Vinci Airports », ce qui ne fait pas un grand nombre d’associations concernées sur les 600 clubs fédéraux, au-delà de l’expérimentation très prudente déjà engagée à Toussus-le-Noble…
– La promotion auprès du grand public : la coopération entre la FFA et Vinci Airports devrait permettre « d’identifier et de promouvoir des événements, ouverts à toutes les communautés, où l’aviation légère et sportive peut représenter un vecteur d’insertion », ce qui reste bien flou dans les faits mais toujours « positif » dans un plan de communication.
La première participation de Vinci Airports sera liée au Tour aérien des jeunes pilotes (TAJP) édition 2021, avec un parcours devant s’appuyer sur « deux des plates-formes du réseau Vinci Airports en France puisqu’il partira de l’aéroport de Chambéry-Savoie-Mont-Blanc et comportera une étape à l’aéroport de Rennes-Bretagne ».
A lire Jean-Luc Charron, président de la FFA sur le site fédéral, « ce partenariat s’inscrit ainsi dans une démarche commune de valorisation de l’utilité sociale des infrastructures aéroportuaires et de nos aéro-clubs, et ceci pour les dynamiser en évoluant vers une activité de plus en plus respectueuse de son environnement ». Tandis que Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions et président de Vinci Airports, y va de son couplet : « Les aéro-clubs représentent un vivier de jeunes talents et de passionnés qui sont essentiels à l’avenir du secteur aéronautique français. Je suis très heureux de la signature de cette Convention de partenariat avec la FFA, avec qui nous souhaitons contribuer à la démocratisation de l’aviation légère et générale en France, en coordination étroite avec l’ensemble des aéro-clubs présents sur notre réseau et dans un souci permanent de favoriser la transition écologique du secteur »(sic).
Dossier à suivre ! ♦♦♦