Revue de sécurité de l’EASA portant sur l’année 2019.
L’EASA a publié sa Revue de sécurité 2020, portant sur l’année 2019. Concernant les « petits avions utilisés non commercialement », l’EASA prend en compte les avions dont la masse maximale est inférieure à 5,7 tonnes avec une immatriculation obtenue d’un pays membre de l’EASA.
L’année 2019 a enregistré dans ce domaine 37 accidents mortels, chiffre en diminution si l’on prend en considération la période 2009-2018 avec 477 accidents mortels sur 10 ans. Le nombre d’accidents non mortels est également en baisse (307 contre une moyenne de 354 par an sur la période 2009-2018). Par contre, les incidents graves sont en hausse avec 99 en 2019 (587 enregistrés sur 10 ans).
L’analyse détaillée des chiffres indique 868 décés et 465 blessés graves sur la période 2009-2018 avec 113 décès et 65 blessés graves pour une année noire et 64 décès et 36 blessés graves la meilleure année. L’année 2019 se place plutôt dans la fourchette basse avec 70 décès et 39 blessés graves.
L’accident le plus grave en 2019 (7 décès) a concerné la collision en vol d’un avion et d’un hélicoptère dans les Alpes, côté Italie. Trois autres accidents ont entrainé chacun 3 décès (en Allemagne, en Autriche et en Suisse). L’EASA remarque que le nombre d’incidents graves sont en 2018 et 2019 près du double de ceux enregistrés sur la précédente décennie.
En considérant la tendance sur la période, l’EASA précise qu’il n’y a pas d’évolution notable dans le nombre total d’événements. Si le nombre d’accidents mortels a légèrement décliné, on constate au même moment une augmentation du nombre d’incidents graves. Cependant, une légère diminution du nombre d’accidents peut être observé, le nombre d’accidents non mortels ayant décliné de 24% depuis 2019.
Le nombre de décès en 2019 (70) est en baisse par rapport à l’année 2018 (99). En comparant à la moyenne sur 10 ans, le nombre d’accidents mortels a diminué de 22%. 39 blessés graves sont été comptabilisés en 2019 contre 38 en 2018. Le graphique ci-dessous révèle une diminution du nombre de décès et de blessés graves sur 10 ans.
L’EASA ne publie le taux d’accidents pour les avions légers utilisés non commercialement que depuix trois ans, avec des données issues des réponses de 12 Etats membres de l’EASA qui ont participé à une enquête EASA/AOPA en 2014, complétées par une estimation pour les autres pays. Pour l’an passé, l’agence de Cologne a utilisé des données issues d’une enquête menée par l’AOPA e la GAMA au début 2019.
Les données GAMA/AOPA comprennent un nombre estimé d’heures de vol pour les monomoteurs à piston. Les données sont annoncées comme significativement différentes de celles de 2014 car plus de retours ont été obtenus des clubs et écoles de pilotage. Ceci est lié au fait que l’utilisation de chaque appareil est ainsi significativement plus élevée que celle d’un appareil d’un propriétaire privé.
L’EASA indique qu’une « comparaison entre la sécurité des avions légers et celle des autres modes de transport comme l’automobile révèle que le taux d’accident mortel par million de kilomètres-passager par l’aviation générale est plus basse que le taux d’accident mortel en automobile par un facteur de 3 ». Ceci dénote avec les discours entendus par le passé mais la traduction est bien la bonne…
En analysant les phases de vol, la plupart des accidents interviennent lors de l’atterrissage. En 2019, 183 accidents sont intervenus à l’atterrissages même si ces chiffres sont en baisse de 11% sur la moyenne établie sur 10 ans. Les accidents au décollage et en route ont diminué l’an passé tandis que les accidents en phase d’approche sont restés stables. Cependant, le nombre d’accidents ou incidents graves sans précision sur la phase de vol concernée (l’enquête est toujours en cours) sont en hausse.
Pour le type d’opérations, ce sont les vols de loisirs qui arrivent en tête du nombre d’événements (156 en 2019 soit le double de la moyenne sur 10 ans) devant la formation en vol (en légère hausse).
Environ 20% des accidents ou incidents graves sont directement liés à des problèmes de facteurs humains ou comportement humain.
Ils peuvent se répartir en différentes catégories : tâche personnelle (événements liés à la performance humaine), la conscience de la situation (événements liés à l’identification du contexte), l’expérience (connaissances) ou à des problèmes physiologiques.
Les principales causes humaines relèvent, par ordre décroissant d’importance, de la perception, de la prise de décision, de l’attention et de la vigilance, des actions du pilote, de l’état mental et émotionnel de ce dernier, de ses qualification et de son expérience, de la gestion de la charge de travail, de son entraînement, de son incapacité à réagir, de ses connaissances, de la communication, de la non application des procédures, de l’usage du matériel, de la mémoire, de sa fatigue. ♦♦♦