Un arrêté publié ce jour au JO confirme la fermeture du terrain de Sallanches au 1er septembre prochain.
Publié ce 29 juillet au Journal officiel, l’arrêté en date du 24 juillet dernier porte sur la « modification de l’arrêté du 11 mars 1975 relatif à l’agrément à usage restreint de l’aérodrome de Sallanches-Mont-Blanc (Haute-Savoie) et fermeture de cet aérodrome ».
Cet arrêté entrera en vigueur ce 1er août et à l’article 2, il précise que « à compter du 1er septembre 2020, l’aérodrome de Sallanches-Mont-Blanc (Haute-Savoie) est fermé à toute circulation aérienne et supprimé de la liste n° 3 visée à l’article 2 de l’arrêté du 23 novembre 1962 susvisé ».
Cette décision est due à la volonté du maire Georges Morand, réélu récemment. Depuis plus d’un an, ce dernier, sans concertation avec les autorités ni enquête publique, a décidé de fermer l’aérodrome, la municipalité – propriétaire du terrain – souhaitant récupérer l’espace pour un projet… d’espace naturel dans une région qui n’en manque pourtant pas, surtout quand on sait que l’aérodrome et sa piste, créés en 1974, il y a 46 ans, sont longés par une autoroute (A40) très passagère et un canal…
Cet aérodrome sert de terrain de secours dans une région montagneuse pour différents types d’aéronefs (avions, ULM, planeurs et hélicoptères du Peloton de la Gendarmerie de haute-montagne, PGHM). Quand au même moment la Direction de la Sécurité de l’Aviation civile (DSAC) insiste régulièrement auprès des unités de formation aéronautique sur la sensibilisation des pilotes à la sécurité des vols, dans le cadre du Plan de sécurité de l’Etat (PSE) et que dans les faits, l’administration de l’Aviation civile reste en retrait très « passif » sur un tel dossier, on a du mal à comprendre la cohérence du message…
Un rapport d’expertise, commandité par Maître Conti, avocat de la FFPLUM, auprès de deux ingénieurs aéronautiques, précise pourtant qu’il « n’existe aucun autre terrain disponible » dans cette région particulièrement accidentée, où l’évolution météorologique soudaine peut pousser des équipages à se dérouter vers Sallanches pour raison de sécurité. Deux cas réels déjà survenus à la suite de pannes sont mis en avant, les deux aéronefs (avion et hélicoptère) ayant pu rejoindre l’aérodrome de Sallanches.
On ose donc espérer un ultime sursaut de réaction pour faire annuler cet arrêté. Si le terrain de Sallanches ferme définitivement dans un mois, l’événement sera assurément emblématique de l’incapacité du mouvement aéronautique à maintenir le réseau existant de plates-formes opérationnelles en France… ♦♦♦
Photo © CSDAS