Rapport d’activité 2019 pour le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile.
Le BEA a mis en ligne son rapport d’activité 2019, dressant son bilan de l’année passée, réalisé avec ses 96 agents. Cet effectif est complété de 2 apprentis et 151 enquêteurs de première informaton (EPI). Ceux-ci, formés par le BEA, interviennent à sa demande, sous son contrôle et son autorité, en général dans le cadre d’enquêtes d’aviation générale ». En 2019, le nombre de rapports publiés a atteint un record avec 163 rapports, nombre supérieur au nombre d’enquêtes ouvertes.
Dans son introduction, Rémi Jouty, directeur du BEA considère « que des efforts importants doivent être portés sur les enquêtes menées dans le domaine de l’aviation générale, en se focalisant principalement sur les accidents mortels ou sur ceux qui auraient pu l’être, et ce quel que soit le type d’aéronef impliqué (qu’il soit certifié ou non) : le BEA applique une politique d’enquête dans ce sens depuis plusieurs années et continuera à l’appliquer, encouragé par les statistiques d’accidents d’aviation générale pour 2019 qui montrent que l’année est la meilleure de la décennie 2010-2019, toutes activités confondues (avions, hélicoptères, ULM) tant en termes de nombre d’accidents mortels qu’en termes de victimes ».
L’an passé, hors travail aérien et hors transport commercial, l’aviation générale a enregistré 215 accidents dont 26 mortels. Ces événements ont entraîné la mort de 35 personnes et causé des blessures graves à 44 personnes. Le bilan est considéré comme positif, comme l’indique le graphique ci-dessous. Le BEA précise qu’il « faut toutefois noter que l’observation porte sur de petits nombres soumis à d’importantes variations d’année en année, qui rendent difficile l’établissemnet d’une tendance fiable et surtout interprétable du niveau de sécurité ».
Le rapport précise que la « diminution du nombre d’accidents mortels en aviation générale par rapport à 2018 est portée par l’activité hélicoptère (aucun accident mortel), avion (-73%) et, dans une moindre mesure, ULM (-14%). Aucune accident mortel n’a été enregistré pour l’activité non commerciale en ballon, tout comme l’année précédente. Le nombre d’accidents mortels de planeurs est resté stable pour cette activité par rapport à 2018 ».
Activité par activité, les bilans sont les suivants :
– Avion : « Après un pic observé en 2018 s’élevant à 15 cas, l’année 2019 s’inscrit dans les meilleures années de la décennies passée, en termes d’accidents mortels d’avion en aviation générale avec 4 cas enregistrés (les meilleures années de la décennie étaient jusqu’à alors 2012 avec 5 cas et 2017 avec 3 cas) ».
Si des enquêtes sont encore en cours, le BEA note que :
– « au moins 3 accidents paraissent être caractéristiques d’une perte de contrôle en vol. Deux d’entre eux impliquent des avions de construction amateur ».
– « au moins 3 autres accidents semblent être liés à un arrêt ou à une diminution de la puissance du moteur. En particulier, dans 1 cas, le dysfonctionnement parait avoir augmenté sensiblement la distance de roulement lors du décollage de l’aérodrome où est basé le pilote. Cet accident pose la question de la prise de repères sur une piste habituelle et de la décision d’interrompre le décollage qui peut en découler, même au risque d’endommager l’avion lors d’une sortie de piste ».
Le BEA indique par ailleurs que « le constat peut être fait qu’un seul de ces accidents a impliqué un avion exploité en club. Outre les types d’avions qu’utilisent les clubs, généralement plus classiques, plus fiables et plus simples à mettre en oeuvre, il est probable que la structure des clubs favorise la maîtrise de certains comportements humains à risques ».
– ULM : avec « 18 accidents mortels en 2019 le bilan est légèrement positif par rapport à la moyenne sur la décennie pour l’activité ULM ».
Le graphique suivant précise la répartition des accidents mortels par classes d’ULM mais sans données d’activité (nombre de vols, heures de vol) pour chaque classe, « il convient donc de ne pas faire d’interprétation abusive du niveau de sécurité des différentes classes d’ULM à partir de ce bilan des accidents mortels ».
Si des enquêtes sont toujours en cours, dans deux cas, le BEA a communiqué rapidement des éléments d’enquête concernant les accidents de deux hélicoptères de classe 6, concernant la rupture en fatigue d’une pale du rotor anti-couple sur un LH-212 et l’ouverture intempestive des portes sur un CH-77. Pour les autres accidents mortels d’ULM, le BEA note :
– « une collision avec la végétation pouvant s’expliquer par la volonté du pilote de maintenir la vue du sol alors qu’il était confronté à une dégradation soudaine des conditions de visibilité après son décollage, dans un contexte d’entrée maritime ».
– « huit événéments caractéristiques d’une perte de contrôle en vol (dont une survenue au cours d’un demi-tour entrepris dans une vallée, à la suite d’une erreur de navigation) ».
En ce qui « concerne les pertes de contrôle en vol, le BEA a publié en 2019 le rapport d’enquête sur un accident survenu dans le cadre d’un vol local entrepris à titre onéreux au profit du passager : l’utilisation appropriée du parachute par le pilote a permis d’atténuer les conséquences de la perte de contrôle et les deux occupants n’ont pas été blessés. Le BEA a recommandé à travers ce rapport que la DGAC impose l’installation d’un parachute de secours, lorsque cela est techniquement réalisable, sur tous les ULM qui sont exploités dans ce cadre, impliquant un passager payant ». ♦♦♦
Photos et graphiques © BEA
Lien vers le Rapport d’activité 2019 du BEA