La reprise des vols n’est pas forcément acquise pour ce 11 mai, quelle que soit l’activité aéronautique pratiquée.
Au soir du 8 mai 2020, toutes les décisions dérogatoires de la DSAC concernant les pilotes avion, hélicoptère, planeur ainsi que les instructeurs ULM étaient diffusées, permettant réglementairement une prochaine reprise des vols, avec des extensions de 8 mois pour les licences, qualifications, autorisations… et de 4 mois dans un premier temps pour les visites médicales.
Mais une date de reprise effective des vols n’est pas connue. Le « flou » demeure sur cette date, imaginée initialement par certains comme devant être le 11 mai, date de début de déconfinement progressif en France. Mais si l’on prend en compte les propos du Premier ministre et des différents ministres, tenus le 7 mai dans l’après-midi, seules les « activités sportives individuelles et en extérieur » sont autorisées jusqu’au 2 juin. On passe alors dans le domaine du conditionnel… en attendant des directives plus précises.
Un vol en solo répond à l’exigence gouvernementale ci-dessus (surtout en parapente, paramoteur ou à bord d’un aéronef à cockpit torpedo !) mais pas un vol en double, alors que la reprise dans les clubs va passer, règlements intérieurs obligent, par un vol avec un instructeur après une période d’inactivité qui peut compter de nombreux mois, notamment quand la coupure hivernale va se rajouter à la période de confinement entamée le 16 mars dernier.
Après avoir regagné leur expérience récente notamment pour l’emport de passagers (3 décollages et 3 atterrissages dans les 90 jours), des pilotes devraient pouvoir voler prochainement avec les personnes vivant sous le même toit mais pas avec des amis, collègues ou proches tenus éloignés durant le confinement, ceci pour des raisons de distanciation physique à respecter.
La DGAC/DSAC ne donnera pas de « feu vert » car elle a répondu favorablement en matière de dérogation réglementaire – son domaine d’activité… – pour faciliter la reprise des vols mais elle n’a aucune autorité en matière de procédures sanitaires pour une reprise d’activité dans le pays. De plus, les préfets peuvent au niveau « local » être décisionnaires, en décidant ou non la réouverture de toutes les structures collectives, avec l’établissement d’une liste d’activités autorisées.
Pour l’heure, l’incertitude demeure donc comme soulignée par la FFA dans un communiqué du 7 mai. La fédération vol moteur – qui avait pourtant bénéficié pour ses clubs d’une « dérogation » pour des vols de convoyage technique contrairement aux propriétaires privés et clubs non affiliés – indiquait ce 7 mai au soir ne pas avoir de précisions ou d’informations fiables sur la reprise des vols, ce après une conférence de la ministre des Sports d’une part, et la conférence du Premier ministre d’autre part. Ce 9 mai à 8h30, aucun site internet des fédérations aéronautiques (FFA, FFVP, FFPLUM…) n’indique une reprise réellement effective au matin du 11 mai.
Seule « certitude », au 2 juin, une nouvelle étape du déconfinement devrait se mettre en place en France, si les indicateurs sanitaires confirment quelques jours auparavant la tendance d’amélioration de la situation (diffusion du virus, niveau de saturation du système hospitalier). La limite des 100 km de distance maximale autorisée à vol d’oiseau depuis son domicile, imposée à compter du 11 mai, pourrait alors être revue ou supprimée, tout en prenant en compte des mesures pouvant être différentes entre les départements dits « verts » et ceux déclarés en « rouge » (Ile-de-France, Grand Est, Bourgogne, Franche-Comté).
Wait and see ! Aviation, école de patience ! ♦♦♦