Vous avez-dit procédures PinS ?
Même si ce site s’intéresse plus particulièrement au vol VFR, il est bon parfois de regarder du côté de l’IFR car l’espace aérien peut être le même… Ainsi, le SUP-AIP 016/2020 évoque la création de procédures PinS à proximité de l’aérodrome de Grenoble-le-Versoud… Mais qu’est-ce qu’une procédure PinS ?
Un « Mémento à l’usage des utilisateurs des procédures de vol aux instruments », en date de 2012, donne les explications… Il s’agit de « procédures d’approche vers un point dans l’espace » (approche PinS). On peut y lire que « la réglementation actuelle permet des procédures d’approche vers un point dans l’espace en navigation de surface (RNAV) pour les hélicoptères utilisant des récepteurs GNSS de base ». Des paramètres peuvent être ainsi définis pour une procédure d’approche avec « notamment une vitesse maximale en approche finale et interrompue de 90 ou 70 Kt selon la procédure, et une pente en approche initiale et intermédiaire de 6.5%, et un maximum admissible de 13.2% sans oublier une pente de montée nominale en approche interrompue de 4.2% ».
La principale spécificité d’une approche PinS consiste à guider l’hélicoptère jusqu’à un « point dans l’espace », le PINS, plutôt que directement vers l’hélistation. Ceci « permet de percer sur un site dégagé et de rejoindre le lieu de destination par trajectoire à vue ou en VFR selon la mention portée sur la procédure « Continuer en VFR » ou « Continuer à vue ». Le PinS joue alors le rôle de MAPT, puisque c’est à partir de ce point que doivent être acquises les références visuelles ».
– Une « procédure PinS « Continuer en VFR » est une procédure d’approche aux instruments qui peut être conçue pour les emplacements d’atterrissage qui ne répondent pas aux normes applicables aux hélistations à vue. Elle conduit l’hélicoptère jusqu’à un point d’approche interrompue (MAPT). À ce MAPT ou avant, le pilote est supposé décider s’il continue en VFR ou s’il exécute une approche interrompue aux instruments ».
– Une « procédure PinS « Continuer à vue » est une procédure d’approche aux instruments qui permet de ne pas imposer au pilote de continuer en VFR après le MAPT. Elle est conçue seulement pour les aires d’atterrissage dont la surface présente les mêmes caractéristiques physiques qu’une hélistation à vue. L’approche conduit l’hélicoptère jusqu’à un point d’approche interrompue (MAPT). À ce MAPT ou avant, le pilote est supposé décider s’il continue à vue jusqu’à l’aire d’atterrissage ou s’il exécute une approche interrompue. Un segment à vue relie le point dans l’espace (PinS) à l’aire d’atterrissage ».
Mais il existe également des « procédures de départ vers un point dans l’espace » (départ PinS). De façon identique, « un départ PinS est constitué d’un segment à vue suivi d’un segment aux instruments. Le segment à vue commence à l’aire de décollage et prend fin au repère de départ initial (IDF) à l’altitude minimale de passage (MCA) de l’IDF ou plus haut. Sur le segment suivant, la protection de la route aux instruments extraite de la base de données du système de navigation RNAV, avec le récepteur en mode « Terminal », suppose que chaque point de cheminement est survolé à ou au-dessus de la MCA qui lui est associée ».
Comme pour les approches PinS, « la rejointe de l’IDF s’effectue à vue ou en VFR selon la mention portée sur la procédure. Les segments à vue sont aussi définis soit comme « direct » soit comme « avec manoeuvres ».
– Pour la « construction du segment à vue « direct », l’hélicoptère est supposé décoller de l’aire de décollage directement en direction de l’IDF et évoluer à vue jusqu’au franchissement de l’IDF à ou au-dessus de la MCA IDF. Le changement maximal de trajectoire à l’IDF est de 30° ».
– Pour la « construction du segment à vue « avec manoeuvres », l’hélicoptère est supposé décoller dans une direction différente de celle directe vers l’IDF et ensuite manoeuvre en conditions visuelles pour rejoindre à l’IDF le segment initial de la phase instrumentale du départ ».
Bref, avec tout cela en tête, la lecture du SUP-AIP concerné devient plus claire pour un pilote VFR et il faut noter que de telles procédures sont désormais prévues en vallée du Grésivaudan. Il est écrit que les « autres usagers de l’espace aérien sont informés de cette activité IFR par des pinceaux sur les grandes cartes ». On suppose qu’il s’agit des OACI/IGN au 1/500.000e en espérant qu’elles sortiront donc avant début avril prochain car les procédures PinS prévues près de Grenoble-le-Versoud sont programmées dans un premier temps entre le 26 mars et le 17 juin 2020. ♦♦♦
Lien vers le SUP-AIP 016/2020