Tentative de comparaison des taux d’accidents en aviation générale entre les différents pays européens.
La sécurité est au coeur de l’activité aéronautique et tous les acteurs s’efforcent de l’améliorer au jour le jour… L’an passé, à la demande du ministère britannique des Transports, il a été demandé à deux personnes de mener une enquête sur la Sécurité de l’aviation générale de loisirs outre-Manche. Les deux auteurs du rapport récemment mis en ligne sont :
– Tony Rapson : après une carrière de 27 ans dans la Royal Air Force, il a rejoint la CAA (la DGAC anglaise…) en 2008. En janvier 2014, il a été nommé pour mettre en place et diriger la division Aviation générale de la CAA afin qu’une « politique plus efficace et mieux proportionnée soit mise en place pour soutenir et encourager le secteur ». Il a quitté ce poste en mai 2019.
– Geoffrey Podger : il participe aux travaux du Centre pour la gestion des risques King’s College de Londres. Ses activités l’ont amené durant de nombreuses années à s’occuper de l’évaluation des risques et de leur gestion dans différentes administrations, dans le secteur public et privé, et ce dans divers domaines d’activité. Il a participé en 2015 au comité de la CAA portant sur la sécurité dans les meetings aériens.
Si l’on ne retient que quelques phrases de la conclusion, le rapport indique que « au terme de notre examen, nous avons conclu que le niveau de sécurité actuel de l’aviation générale de loisir au Royaume-Uni est acceptable, compte tenu du risque inévitablement élevé qu’elle présente par rapport à l’aviation commerciale, de l’acceptabilité beaucoup plus élevée des activités bénévoles et par rapport à d’autres activités à haut risque ».
Parmi les recommandations, on peut lire :
– « Les pilotes devraient être encouragés et l’on devrait s’attendre à ce qu’ils suivent une formation périodique tout au long de leur carrière de pilote, à la fois par la participation volontaire à des sessions de formation de recyclage ou de perfectionnement, et par l’initiative actuelle visant à instaurer, par le biais de l’orientation, une approche plus structurée de l’obligation de voler tous les deux ans avec un instructeur ».
– « La CAA devrait continuer à surveiller les tendances en matière de sécurité et prendre les mesures appropriées si la tendance s’accentue sensiblement, y compris la possibilité de fixer une exigence obligatoire de formation continue ».
Mais le plus intéressant réside dans des tableaux de statistiques où les deux auteurs du rapport ont tenté une comparaison des accidentologies dans différents pays. Ainsi, sur ce premier tableau, on peut noter les taux d’accident de l’aviation générale par pays (Grande-Bretagne, Australie, Etats-Unis, Nouvelle Zélande), sur la période 2008-2019, et ramenés par tranches de 100.000 heures de vol.
Le tableau suivant présente le nombre d’accidents mortels par pays sur la période 2008-2019, résultats variant « significativement d’un pays à l’autre ». Les Etats-Unis ont un nombre élevé d’accidents mortels mais ceci est dû à un nombre d’heures de vol également très élevé, donnant un résultat proche de celui de la Grande-Bretagne, précise le rapport. Sur l’Europe, la France suivie de l’Allemagne n’arrive pas aux meilleurs résultats.
Le tableau ci-dessous expose le nombre de décès par pays, toujours sur la période 2008-2019.
Et le dernier tableau présente le nombre de décès par accident, toujours pour l’aviation générale entre janvier 2008 et août 2019 en Europe. ♦♦♦
Pour ceux qui veulent aller plus loin avec le document complet, voici le lien…