Retour sur les nationalisations des constructeurs aéronautiques en 1936…
L’année 1936 est une année inscrite dans les mémoires pour différentes raisons. C’est notamment l’année de l’arrivée au pouvoir du Front populaire, avec un gouvernement présidé par Léon Blum. De nombreuses décisions sociales suivront avec notamment les congés payés (2 semaines…), la semaine de travail passant de 48 à 40 heures, des allocations chômage…
Dans le programme du Front populaire figure également la nationalisation des usines d’armement et notamment les constructeurs aéronautiques, avec la créations des Sociétés nationales de construction aéronautique dans différentes régions (SNCASE, SNCAN, SNCASO, etc.). Mais la ville de Toulouse découvre qu’elle n’entre pas dans le cadre de cette nouvelle loi. S’ensuivra une vive réaction du personnel politique de la région, largement acquis à la nouvelle majorité du pays.
En réclamant au gouvernement la création à Toulouse d’un nouveau site aéronautique nationalisé, un extraordinaire ballet industriel va mettre aux prises les deux constructeurs locaux, Emile Dewoitine et Pierre-Georges Latécoère, et ce jusqu’à l’armistice de juin 1940. Des activités où tous les coups sont permis, arbitrés par les représentants du ministère de l’Air et de ceux du ministère des Finances, le tout sous le regard anxieux de l’état-major de la jeune armée de l’Air alors que pointe déjà à l’horizon un conflit avec l’Allemagne.
Le bilan de ce long épisode ne sera finalement évalué qu’à la Libération, lorsque le gouvernement provisoire du général de Gaulle orientera la politique industrielle de l’aviation nationale, avec de multiples prototypes financés pour relancer l’industrie aéronautique et rattraper le retard. Toulouse fera alors partie de cette dynamique… Ceci sera le thème d’une conférence donnée par Francis Renard le 12 février à Toulouse et organisée par 3AF Midi-Pyrénées en partenariat avec l’Amicale Envol des Pionniers. ♦♦♦
– Conférence « 1936 : Le combat des chefs entre P.-G. Latécoère et E. Dewoitine pour le ciel toulousain » par F. Renard, le 12 février à 18h00 (6, rue Jacqueline Auriol, 31400 Toulouse). Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.